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Finances

Comment maintenir les réserves de change à 100 milliards USD horizon 2019 (contribution)

Par Yazid Ferhat
septembre 3, 2016
Comment maintenir les réserves de change à 100 milliards USD horizon 2019 (contribution)

L’Algérie a un répit de seulement trois ans pour changer de cap et éviter de vives tensions  sociales 2018/2020. Alors que faire pour maintenir les 100 milliards de dollars, qui tiennent la valeur du dinar  car à 10/20 milliards de réserves de change la cotation officielle du dinar  serait à plus de 200 dinars un dollar ?

 

Pourra-t-on comme annoncé avoir seulement une sortie de devises de 22 milliards de dollars entre 2017/2018 soit annuellement 7 milliards de dollars ? Comment compresser  les rubriques importation de biens et services, dynamiser  les rentées annuelles de Sonatrach qui dépendront à la fois de la forte consommation inférieure, de la concurrence internationale et des cours futurs, dont l’Algérie n’a aucune emprise ?

1.-La première solution, est une nouvelle gouvernance centrale et locale, une moralisation de la vie politique, sociale et économique, la lutte contre la corruption, l’évasion fiscale  pour un sacrifice partagée, et une réelle  décentralisation autour de pôles régionaux dynamisant l’entreprise et l’économie de la connaissance.

2.-La deuxième  condition de la réhabilitation du travail  source de la  richesse de toute Nation, évitant cette distribution de revenus  sans contreparties productives ; évitant ces emplois fictifs pour une paix sociale éphémère,  que voile le taux de chômage officiel 

 3.- La  troisième  solution,  est l’amélioration du climat des affaires, la débureaucratisation de la société, la réforme du système financier, socio-éducatif,  et l’épineux problème du foncier

4.-La quatrième  solution,  est que tout projet doit être pensé par rapport aux normes cout/qualité/concurrence, donc   selon les normes internationales par une lutte contre les surcouts qui ont pris de proportions exorbitantes parfois 20/30% er donc d’avoir une vision  stratégique au sein de filière internationalisées

5.-La  cinquième   solution,  est pour le développement  pour les projets structurants notamment dans les  infrastructures  de la  la technique du Build, Operate and Transfer( B.O.T) ce qui allégerait à court terme les tensions au niveau du budget devises de l’Etat mais en étant conscient qu’à terme,  il y aura transferts des profits. Rappelons que la  technique du  BOT repose principalement sur le modèle du « project financing/project finance » qui est en substance une technique de financement où les prêteurs acceptent de financer un projet en se basant uniquement sur sa rentabilité et sa valeur propres. En pratique, le remboursement du prêt dépend principalement du cash-flow généré par le projet lui-même, de sorte que la capacité du projet à générer des revenus qui serviront au remboursement du prêt constitue la pierre angulaire du project financing.

6.- La  sixième   solution, est l’assouplissement de la règle des  49/51%( bilan mitigé à e jour)   pour les segments non stratégiques, devant définir avec précision ce qui est stratégique  et ce qui ne l’est pas, où l’Algérie  supporte tous  les  surcouts sans que  souvent le partenaire étranger ne partage  les risques,   remplacé par une minorité de blocage.

7-La septième  solution,  est  une exportation plus accrue des hydrocarbures, dont le prix dépend de facteurs   externes échappant totalement à l’Algérie et là attention aux faux calculs comme ceux  effectués par le Venezuela qui est  au bord de la faillite. Les recettes de Sonatrach à un cours de 60 dollars le baril, la majorité des contrats de gaz dont le prix lui est indexé  à long terme expirant entre 2018/2019 sont évaluées à 34 milliards de dollars, déduction des charges  de 20% , donnant un profit net de 27 milliards de dollars qui s’ajoutent aux réserves de change actuelles. A 50 dollars  le profit net est de 21 milliards de dollars et à 40 dollars le profit  de 15/16 milliards de dollars. Entre 2016/2020, il est utopique  de compter sur les exportations hors hydrocarbures (la maturation et la rentabilité  tout projet mis en œuvre en 2016,  mettant au minimum en Algérie  4/5 ans au vu es contraintes bureaucratiques )  dont les mines   ( voir  nos différentes contributions,  investissement lourd et entrée d e devises faibles ). Le cours du pétrole le 01 septembre 2016 est coté à 46,37 le Brent et 44,12 le Wit contrairement aux supputations hasardeuses de certains experts induisant en erreur le gouvernement,  saura surmonter la crise actuelle.

8. La huitième solution,  est   un   arbitrage est nécessaire entre la satisfaction du marché intérieur et les exportations posant la problématique des subventions généralisées source de gaspillages et d’injustice sociale alors qu’elles doivent être  ciblées. L’Algérie risque d’être un importateur net de pétrole horizon 2020/2015, devant miser sur le gaz et surtout sa transformation,  dans le cadre d’un  partenariat gagnant/gagnant. C’est que, la majorité des contrats à moyen terme expirent entre 2018/2069, devant s ‘aligner sur le marché libre dit marché spot, étant impossible de concurrencer la Russie ( fameux  gazoduc  Sibérie/ Chine  et l’Iran  sur le marché asiatique, ne devant plus compter sur les exportations vers les  USA qui eux mêmes exportent vers l’Europe,  le marché naturel  de l’Algérie étant le marché européen. D’où l’urgence de  la transition énergétique et d’un nouveau modèle de consommation reposant sur un Mix énergétique, dont les énergies renouvelables,  tenant compte de la forte concurrence internationale.

9.- La neuvième solution,  que j’ai préconisée  au gouvernement depuis  deux ans, est  l’endettement extérieur ciblé à long terme mais uniquement pour  les segments à avantages  concurrentiels   de  30/50 milliards de dollars entre 2017/2020 afin de maintenir le niveau des réserves  à 100 milliards de dollars, sinon les prévisions de 60 milliards de dollars de la banque  mondiale qui ont été établies , selon mes informations à Washington, , à partir des données 2014/2016   de la banque d’Algérie,  horizon 2018 sont réalistes.

10. La solution la plus sûre  est d’avoir une vision stratégique, loin de tout replâtrage, les tactiques  pour paraphraser les experts militaires, devant  s’insérer au sein d’une fonction objectif stratégique ce qui fait cruellement défaut actuellement, Comme l’a instruit   le président nt de la république, c’est d‘aller vers de profondes réformes structurelles  sans lesquelles,  l’on ne pourra pas faire émerger une économie diversifiée. Sans réformes, au-delà de 2020, même avec un endettement extérieur comme solution, il sera impossible de maintenir le niveau des réserves  au vu de la  situation économique fin 2016. En fait  ne pouvant dynamiser le tissu productif, actuellement en léthargie, par décret, les deux hypothèses les plus vraisemblables retenues pour avoir un niveau de réserves de change de 100 milliards de dollars entre 2018/2019 est de  miser sur un cours du baril de 70 dollars et plus,  aller vers un endettement extérieur ou combiner  les deux à la fois.  Espérons des solutions plus pérennes,

11.- Le produit intérieur brut (PIB)   être calculé toujours à prix constants, ayant une  signification limitée à prix courant et  l’important est d’analyser sa structure. La croissance économique  de ¾% a été tirée essentiellement par la  publique dont le BTPH à plus de 70/80%. Selon les dernières statistiques  officielles 94% des exportations relèvent des hydrocarbures à l’état  brut et semi brut dont le gaz naturel représente plus de 33/35% des recettes de Sonatrach et sur ces  6% hors hydrocarbures environ  70/75% sont des dérivées  d’hydrocarbures, le secteur privé contribuant à moins d’un milliard  de dollars pour les recettes en devises. Le secteur industriel représente 5% du PIB, et sur ces 5%, environ 97% sont des PMI/PME peu innovantes, donc non concurrentielles sur le marché international. Environ  83% du tissu économique est constitué   de petits commence/services avec la dominance de la sphère  informelle marchande qui contrôle 50% de la superficie économique., L’emprunt obligataire  a eu un résultat  mitigé vis à vs de l’insertion du  capital argent de la sphère informelle , l’essentiel  du capitalisé provenant de la sphère réelle ce qui a conduit à l’assèchement des liquidités  des banques,  tout en encouragent certaines rentes spéculatives profitant d’un taux ‘intérêt de 5 à 5,75%. Car que représente le montant annoncé ( dont certains sous forme de promesses) , qui est figé dans le temps, devant comptabiliser les déficits futurs 2017/2019,  par rapport à un déficit   budgétaires  de 2016dépassant 30 milliards de dollars soit  plus  de 3500 milliards de dinars au cours actuel. Au vu des  statistiques douanières 2016, les importations de biens /services et les transferts légaux, les sorites de devises ont  été  de plus de 75 millibars de dollars en 2014, plus de 63/65 millibars de dollars en 2015 et approcheront les 60 milliards de dollars  en 2016.

En résumé, l’Algérie du fait de ses potentialités avec une nouvelle politique économique  peut   surmonter la crise.  Car toute  récession économique aurait  des incidences  sociales et politiques   internes mais également déstabilisatrices géostratégiques au niveau de la région méditerranéenne et africaine. Il y va de la sécurité nationale.

(*) Professeur des Universités expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL

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