Commerce des fruits et légumes : l’État veut reprendre le monopole - Maghreb Emergent

Commerce des fruits et légumes : l’État veut reprendre le monopole

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Les dernières perturbations qui ont marqué le marché des légumes, notamment durant le mois du Ramadhan où certains produits agricoles ont atteint des prix vertigineux, ont contraint les autorités à revoir leur copie. Afin de mettre fin aux spéculations dans le secteur agricole, le président de la République a ordonné l’intervention de l’État dans les achats des productions auprès des agriculteurs.

Lors du Conseil des ministres tenu dimanche, Abdemadjid Tebboune a, en effet, enjoint « avec fermeté », le ministre de l’Agriculture de mettre en place un office chargé de l’achat auprès des agriculteurs, de toutes les récoltes agricoles de large consommation, fruits et légumes compris, en vue d’assurer l’équilibre du marché national.

Cette mesure concerne tous les produits agricoles pouvant être stockés, comme l’oignon, l’ail et la pomme de terre. Le chef de l’État a estimé, dans ce sens, que « l’effort de l’Agriculteur demeure une ligne rouge à ne pas franchir ».

Ainsi, l’État entend visiblement à barrer la route aux spéculateurs qui profitent des saisons de baisse de la production de certains produits agricoles pour écouler leur stock à des prix forts. Une méthode rodée depuis des années que les pouvoirs publics ont peiné à contenir.

Un système de monopole des revendeurs bien rodé

En plus, le monopole des revendeurs de produits agricoles affecte non seulement les consommateurs, mais également les agriculteurs, du fait de leur position dominante sur le marché. Ils fixent les prix à leur avantage, ce qui peut entraîner des pertes pour les agriculteurs.

Aussi, le système de distribution des produits agricoles en Algérie est basé sur un réseau restreint qui manque de transparence. Le monopole des revendeurs pousse les agriculteurs à vendre leurs produits à des prix inférieurs à leur valeur réelle. Quant aux revendeurs, ils augmentent les prix de manière arbitraire pour obtenir des marges bénéficiaires importantes, au détriment des agriculteurs qui peuvent se retrouver, parfois, en difficulté financière.

Pour dénouer ce système rodé, les autorités ont mis en place plusieurs mesures visant à réglementer le marché et à limiter le pouvoir des revendeurs.

Dans cette optique, des réglementations des prix ont été tentées pour certains produits agricoles. Aussi, des coopératives agricoles ont été également encouragées pour permettre aux agriculteurs de vendre leurs produits directement aux consommateurs.

Mais, malgré ces efforts et ces mesures, le monopole des revendeurs a persisté. Ce qui laisse à penser que la tâche est laborieuse pour les pouvoirs publics afin d’éradiquer un système enraciné depuis un bon moment dans les rouages du marché agricole. Les pouvoirs publics auront beaucoup de mal à changer un système qui fonctionne dans une opacité absolue.

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