Les décisions prises par le ministère du Commerce pour réguler le marché de l’importation sont remises en cause. De peur que de nombreux produits de large consommation ne manquent sur les étalages, les directives et exigences du ministre Rezig marquent un recul.
Selon une note de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), portant le numéro 533, en date du 25 août, concernant l’importations de lait en poudre et de maïs, il a été décidé que ces deux produits ne sont plus soumis à la délivrance du certificat de l’Agence Nationale pour la Promotion des Exportations « ALGEX », ni aux procédures de la plate-forme numérique comportant les produits locaux.
Cette décision prise par le département de Kamel Rezig, vient pour prévenir la pénurie de plusieurs produits de première nécessité et d’empêcher les ruptures de stock des laiteries et autres usines de transformations. Le manque de ces deux produits risque de réduire la disponibilité du lait et de ses dérivés sur le marché algérien, ainsi que le blocage des usines d’huile qui utilisent le maïs dans leur production.
Une directive qui n’arrange même pas des départements ministériels
En avril dernier, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a appelé, dans un communiqué, tous les opérateurs économiques activant dans le domaine de l’importation de matières premières, de produits et de marchandises destinées à la revente en l’état, à « présenter un document attestant de l’indisponibilité des produits à importer, sur le marché national ».
A cet effet, l’ABEF a adressé une note aux directeurs des banques et des établissements financiers, obligeant à toute domiciliation bancaire un document délivré par les services de l’Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex). Une décision qui a fait l’objet de nombreuses plaintes de la part des opérateurs économiques, qui n’ont exprimé leurs grandes difficultés pour bénéficier de la domiciliation bancaire, en raison des lourdes procédures d’obtention du document d’Algex.
L’Association nationale des opérateurs économiques algériens (ANOEA), avait organisé un sit-in au mois de juin, devant le siège du ministère du Commerce, pour protester contre les récentes mesures qui paralysent l’activité des importateurs et même certains producteurs. Selon cette association, les 13 000 entreprises d’importation, que regroupe l’association sont toutes paralysées, en raison des instructions du ministère du Commerce ».
Cette paralysie a même touché des secteurs publics, poussant certain ministère à se dispenser de cette directive du ministère du Commerce, ce qui a été le cas pour les ministères de l’Industrie pharmaceutique et celui de l’Agriculture.
Pour le ministère de l’industrie pharmaceutique, cette démarche s’inscrit dans le cadre de « la cohésion gouvernementale et la concertation intersectorielle » en vue d’assurer la disponibilité des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux, ainsi que « la protection et la promotion de la production locale ».
Dans le cas du ministère de l’Agriculture, sa démarche de dispenser de l’exigence du document d’Algex, « s’inscrit dans le cadre de la stratégie intersectorielle en matière de développement des filières agricoles qui vise à assurer la disponibilité de ces matières premières aux agriculteurs, au moment opportun ».