Conjoncture sombre pour la presse en Algérie, des journalistes interpellent les autorités (Communiqué) - Maghreb Emergent

Conjoncture sombre pour la presse en Algérie, des journalistes interpellent les autorités (Communiqué)

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A la veille de “la journée nationale de la presse” décrétée par Abdelaziz Bouteflika, plus de cinquante journalistes, dressent un tableau noir sur la situation de la presse en Algérie. Voici le contenu intégral de son texte.

“Les autorités nationales célèbrent, le 22 octobre de chaque année, « la journée nationale de la presse ».

Elles veillent, depuis l’institution de cette date symbole par l’ancien chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika, à décerner le prix du président de la République à des journalistes de médias publics et privés.

L’événement survient, cette année, dans une conjoncture sombre pour la presse algérienne. Les incarcérations, le harcèlement moral, les menaces, les poursuites judiciaires, les convocations par la police judiciaire, le chantage par la publicité institutionnelle, les interférences visant à orienter les lignes éditoriales… sont devenus des risques majeurs, auxquels les journalistes sont confrontés comme une fatalité.

Face à cette situation affligeante, nous, un groupe de journalistes algériens attachés à la liberté de la presse comme l’un des fondements de la démocratie ; convaincus que l’exercice du journalisme relève de la mission impossible face à l’oppression et la peur, appelons les autorités à honorer leurs engagements, itératifs dans les discours officiels, à “respecter la liberté de la presse”.Nous estimons qu’il est illusoire de vouloir pratiquer notre métier convenablement sans la restauration d’un climat apaisant dans le secteur, à travers la satisfaction immédiate de revendications suivantes :

– La libération de Khaled Drareni, qui purge en prison la plus lourde peine infligée à un journaliste dans l’histoire de la presse algérienne depuis l’indépendance, pour avoir exercé son métier de journaliste.

– La levée du contrôle judiciaire contre les journalistes d’Alwajh Al- Akher”. Nos confrères sont ligotés, depuis des mois par cette mesure, en lien avec un article publié dans le journal.

– L’arrêt de toutes les poursuites judiciaires contre les journalistes dont certains subissent en silence le harcèlement judiciaire, antinomique avec les principes de la liberté de la presse.

– Levée de la censure sur les sites électronique “Maghreb Emergent” et “Radio M” et de tous les portails web d’information, sanctionnés parce qu’il confère aux évènements et à l’information un traitement, qui ne concorde pas avec la vision du gouvernement.

Nous sommes persuadés que ces mesures, si elles sont prises, protègeraient les journalistes contre les abus de toutes natures et contribueraient à améliorer la situation socio-professionnelle désastreuse des journalistes, à travers notamment :

– Une révision de la loi sur l’information de telle sorte à garantir une réelle indépendance du journaliste dans le cadre de son travail, et ce par le truchement d’une large concertation, en amont, avec les gens du métier et des juristes spécialisés.

– L’élaboration, en urgence, de loi sur la publicité, afin de lever le monopole de l’Etat sur la publicité.

La publicité ne doit pas constituer une arme, menaçant les moyens de subsistance des journalistes et assimilés, employés par des entreprises de presse, particulièrement celles refusant d’intégrer la “maison de l’obéissance”

– Rétablir les médias audiovisuels dans leur rôle de service public et non plus les mettre au service de pouvoirs publics.

Autoriser aussi la création de chaînes de télévision de droit algérien et non étranger.

– Mettre fin à l’étranglement social et à la politique d’appauvrissement des journalistes, en levant les entraves sur la structuration des journalistes dans un cadre corporatiste ou syndical.

Actuellement, leur sort est conditionné par une alliance tacite entre les pouvoirs publics et certains éditeurs.Si la responsabilité des pouvoirs publics est établie dans l’état de déliquescence du secteur, la duplicité de journalistes et d’éditeurs ne saurait être occultée.

Aussi, nous incitons la famille de la presse à se mobiliser pour défendre l’honneur de la profession, la dignité des journalistes et leur indépendance.”

Les journalistes signataires:

Ali Djerri

Mohamed Iouanoughene

Nadjib Belhimer

Hamid goumrassa

Merouane Lounes

Mohamed Sidoummou

Hafid Derradji

Said Djaâfar

Ihsane El Kadi

Mustapha Benfodil

Souhila Hammadi

Sid ahmed Semiane

Siham Gheddir

Nadjia Bouaricha

Ghada Hamrouche

Zhour Chennouf

Hadjer Guenanfa

Adel sayed

Hakim belbati

Idir dahmani

Nabila Amir

Ali boukhlef

Madjid makedhi

Toufik sissani

Abdelkraim sekkar

Boualem Ziani

Redouane bousag

Athamane Lahiani

Mahdi berrached

Tarik hafid

Madjda zouine

Akram kherief

Hamid saidani

Abdelmoundji khelladi

Tahar fattani

Hassan moali

Abdelmadjid benkaci

Med amine kouidri

Saber blidi

Imene ouimer

Meriem nait tounsi

Hamza atbi

Abdelkader dhrif

Djaafar Bensalah

Chahrazed amrouche

Hamza Takali

Mustapha bastami

Zoheir ait mouhoub

Zahra Rahmouni

Mehdi Alioui

Latifa Abada

Aboubakr Khaled

Lynda Abbou

Oualid Boudoukha

Anis Hamza Chelouche

Younes Saadi


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