Experts, scientifiques, entrepreneurs, décideurs politiques, acteurs de la société civile, élus et responsables des collectivités locales discutent depuis ce mardi et jusqu’au 11 décembre de solutions pour la réduction escomptée de 40 à 70% des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici à 2025, au Bourget, dans la banlieue parisienne, dans un drastique ‘’cocon’’ de sécurité.
Les experts étudieront la faisabilité de réduction des émissions de gaz à effet de serre de chaque pays et présenteront des solutions alternatives. Chaque pays participant à cette 21eme édition du Sommet des Nations Unies pour le Réchauffement climatique a apporté sa contribution. Pour rappel, la contribution de l’Algérie à la COP 21 repose sur « une réduction des émissions de gaz à effet de serre de 7 à 22%, à l’horizon 2030, par rapport à un scénario de référence (Business As Usual – BAU), subordonnée aux soutiens en matière de financements extérieurs, de développement et de transfert technologique et de renforcement des capacités. » « Les 7 % de réduction des GES seront réalisés avec les moyens nationaux », souligne le document portant contribution de l’Algérie à la COP21.
L’Algérie, pas un ‘’grand pays pollueur’’
« Mais l’Algérie n’est pas un grand pollueur », a dit à Maghreb Emergent M. Brice Lalonde, ancien ministre français de l’Environnement, également négociateur international pour le Climat. « L’économie de l’Algérie repose certes sur les énergies fossiles, sur le gaz précisément. Cependant le gaz naturel est une source propre de l’énergie, à la différence des autres énergies fossiles », a –t-il indiqué, précisant que même le pétrole n’est pas si dangereux pour la planète que le charbon. « L’Urgence réside dans l’élimination du Charbon. Le pétrole vient en second lieu. La suppression des effets de pétrole ou son élimination ne se fera qu’à travers une stratégie lente », a-t-il noté, précisant que « cette année et pour la première fois, tous les producteurs des énergies fossiles se sont désolidarisé avec le charbon », ce qui est selon lui, « un très grand pas ». M. Brice Lalonde loue également le rôle de négociateur pour toute l’Afrique, joué par l’Algérie lors du Sommet de Copenhague en 2010.
Pénaliser l’utilisation des énergies fossiles
Le pétrole n’est pas le plus dangereux pour la planète, pourtant, l’ancien ministre de l’énergie français avait appelé lors d’une conférence tenue ce mardi matin au Pavillon français de l’exposition Universelle (Génération Climat), à ‘’la pénalisation’’ de l’utilisation des énergies fossiles. Tout en relevant l’importance des énergies fossiles pour les pays dont l’économie en dépend, M. Lalonde dit que les entreprises pétrolières des pays en voie de développement ‘’ne veulent pas être soumises aux pénalisations internationales comme celles auxquelles sont soumises les entreprises pétrolières des pays développés, tout en étant aussi modernes les unes que les autres ». L’Algérie, dont l’économie repose sur le pétrole, ne veut pas qu’on lui impose une taxe carbone, car cela va « pénaliser doublement son économie, qui croule déjà sous le poids de la chute des prix du pétrole depuis juin 2014 », avait expliqué M. Nourredine Yassaa, Directeur du Centre National des Energies Renouvelables (CDER)