Nourredine Yassaa était «l’invité du direct» ce mardi matin dans les locaux de Radio M. Le directeur général du centre de développement des énergies renouvelables (CDER) en Algérie est notamment revenu sur les points d’achoppement dans les négociations, qui se tiennent à Paris dans le cadre de la COP 21.
La Cop 21 a mis la problématique climatique au centre des débats. Noureddine Yassaa, qui a participé aux négociations préalables à la Cop et qui va bientôt rejoindre la délégation algérienne à Paris, est venu expliquer les enjeux de la conférence au micro de Radio M, dans l’émission «l’invité du direct». Pour cet expert, le point central des négociations se situera dans la détermination des dispositions contraignantes et celles qui ne le seront pas. «Est ce que ce sera global ?» s’interroge-t-il, pays développés et pays en développement confondus? Selon le professeur, les pays en développement ne se sentent pas responsables du réchauffement climatique. Il rappelle ainsi que «60% des gaz à effet de serre sont émis par la Chine, les Etats-Unis, l’Europe et l’Inde». S’agissant de la Cop, il détaille le plan soumis aux participants, divisé en trois parties : assignation, adaptation, et mise en œuvre des dispositions. Sur ces trois points il existe de fortes dissensions entre les pays. Parmi les questions traitées lors des négociations, Nourredine Yasaa aborde celle du financement du «fonds vert», un fonds qui permettra aux pays de s’adapter aux changements climatiques.
L’Algérie éligible au Fonds vert
«Il n’y a pas que l’Algérie qui plaide pour l’alimentation du fonds. Le président chinois demande aussi à ce que le Fonds vert soit alimenté», assure celui qui est membre du groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, le Gieec. Pour lui, ce sont les pays membres de «l’annexe 1» c’est à dire les pays développés qui doivent l’alimenter. «C’était une obligation pour ces pays de financer ce fonds vert dans le cadre de la convention des nations unis sur les changements climatiques» argumente-t-il. Pour lui, l’Algérie est «éligible» à ces financements internationaux, qui se traduisent par la «construction de routes, de bâtiments adaptés aux risques climatiques». Selon l’expert plusieurs pays, dont l’Algérie, auraient émis l’idée d’ériger une «ceinture verte» pour lutter contre la désertification. S’agissant de la mise en œuvre des mesures contraignantes, «il faut que les pays développés soient obligés de les financer, et là, il faut les contraindre». Pour les transferts de technologie, M. Yassa estime qu’’’il ne faut pas que ce soit seulement dans le cadre commercial. L’Algérie plaide pour qu’on adapte la technologie aux conditions climatiques d’un pays.’’