L’ex-Agence nationale de soutien et de l’emploi de jeunes (ANSEJ) est l’un des dossiers examinés, dimanche, par le Conseil des ministres. Le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune a manifesté sa volonté de clore définitivement les dossiers litigieux et de corruption concernant cette agence.
Ainsi, le chef de l’État a ordonné, lors de la réunion du Conseil des ministres qu’il a présidé, la mise en place d’une commission chargée de traiter le dossier de l’ex- ANSEJ, a indiqué le communiqué de la Présidence de la République.
Selon le président, « les dossiers de litiges et de corruption découlant des précédentes politiques de la Issaba, dans le cadre de l’ANSEJ, doivent être traités à un autre niveau de compétence ». Il a précisé que cette mesure « ne relève pas des prérogatives du ministère des Start-up ».
Pour le chef de l’Etat, la mise en place d’une commission qui va se charger de cette ancienne agence, créée sous le régime de Liamine Zeroual et maintenue du temps du président défunt, Abdelaziz Bouteflika, permettra de régler de manière définitive ses dossiers épineux.
Créée en 1996, dans le but de promouvoir l’emploi des jeunes en encourageant la création de petites entreprises, à l’aide d’un mécanisme prévoyant l’octroi de financements, l’agence a été éclaboussée par la corruption et par des pratiques mafieuses.
Manque de transparence
Ces pratiques recouvrent divers aspects: la partialité dans la sélection des bénéficiaires, la préférence accordée à certains candidats en fonction de leurs connexions politiques ou personnelles, la demande de pots-de-vin pour accélérer le traitement des demandes et le non-respect des critères de sélection officiels.
Ces problèmes ont conduit à un manque de transparence et de confiance dans le mécanisme de l’ANSEJ. De nombreux jeunes entrepreneurs n’ont pas manqué, dans ce cadre, de signaler des difficultés pour l’obtention de financements équitables, tout comme l’existence d’un processus bureaucratique complexe et opaque.
Pour combattre le phénomène, quelques mesures ont été prises par les autorités pour enquêter sur les cas de corruption et d’abus potentiellement liés au mécanisme de l’ANSEJ. En 2019, des enquêtes ont été ouvertes et des responsables ont été limogés à la suite de scandales de corruption présumés.
Mais malgré ces mesures, les dossiers liés à une gestion floue de près de trente années d’existence de cette ex-agence restent d’actualité et risquent d’épuiser encore les caisses de l’État. Le travail de la commission qui se chargera de ces dossiers risque de réserver bien des surprises.