Dans le but de faire face au manque de praticiens dans certaines zones rurales du Maroc, une équipe de Médecins spécialisés en médecine interne a décidé d’utiliser les technologies du numérique pour investir dans l’amélioration des relations « soignants patients ».
Cette équipe du service de médecine interne du cinquième hôpital militaire de la ville de Guelmim, au Maroc, a réussi à développer une nouvelle méthode de communication entre les équipes médicales et les patients à travers l’utilisation de la très populaire messagerie instantanée WhatsApp. Elle consiste à mettre en œuvre les fonctionnalités de WhatsApp pour fournir les moyens nécessaires à la télé-consultation rapide, au partage de l’information entre les différentes parties médicales concernées par un tel processus thérapeutique et surtout à la rapidité du démarrage du traitement.
Il faut rappeler que WhatsApp est une application mobile destinée aux usagers des smartphones qui peuvent l’utiliser pour s’envoyer des photos, et partager toute sorte d’information multimédia. Compatible avec la totalité des systèmes d’exploitation mobiles, WhatsApp a permis aux médecins marocains de dispenser à distance un traitement médical aux patients, en s’affranchissant des contraintes de l’éloignement géographique. Mieux, la facilité de l’application, marquée essentiellement par l’utilisation du numéro de téléphone du patient comme identifiant, a grandement contribué à fournir aux malades connectés un service de télémédecine numérique de bout-en-bout à moindre coût.
Aussi, le service de la messagerie mobile la plus populaire dans le monde a été adopté par les internistes pour solutionner l’un des problèmes les plus complexes de la médecine interne à savoir la gestion du flux de malades émanant du service des urgences. Ainsi, le but principal du travail, selon l’équipe des internistes, consistait à répertorier les avis de médecine interne sollicités via l’application WhatsApp par le service des urgences d’une structure hospitalière située à 440 km, et qui ne dispose pas d’un service de médecine interne. Pour eux, l’application mobile devient un véritable canal de communication pour envoyer des données après avoir effectué un appel téléphonique par le médecin urgentiste permettant d’optimiser la qualité des renseignements cliniques fournis pour une meilleure pertinence des avis recueillis.
Un outil en médecine clinique
Chaque demande est évaluée aussi bien sur le plan de l’information médicale que sur l’imagerie médicale. Les demandes ont été classées en deux catégories selon qu’elles soient « d’aide diagnostique » ou « d’aide thérapeutique ». Les délais de réponse, les spécialités de recours et le devenir des patients étaient recueillis via le service de la messagerie. Les résultats de cette première expérience réalisée dans le secteur médical divergent en fonction du nombre d’avis d’internistes exprimés.
Ainsi, au cours du second trimestre de l’année passée, 14 avis de médecine interne ont été sollicités via l’application mobile WhatsApp. « Dans 100 % des cas, une réponse a été obtenue dans la journée. Dix demandes diagnostiques (71 %), 3 demandes d’aide thérapeutiques (21 %), et une demande concernait un avis diagnostique et thérapeutique (7 %). Le diagnostic à distance et la prise en charge sur place ont été possible dans 11 cas (79 %) cas. L’avis a donné lieu a un transfert de patients dans 3 cas (21 %) cas. Les avis sollicités concernaient essentiellement l’hématologie (6 cas, 43 %), l’infectiologie (4 cas, 29 %), la dermatologie (2 cas, 14 %) et la rhumatologie (2 cas, 14 %) », lit-on dans l’article publié par les médecins, dans la revue de la médecine interne.
Au final, WhatsApp occupe une place importante dans cette expérience des médecins internes au Maroc. L’application permet de prendre en charge à distance un nombre important de patients et de communiquer avec eux de manière instantanée. » WhatsApp est un outil de communication simple, rapide et gratuit permettant le transfert de grandes quantités de données cliniques et radiologiques en temps réel. Ces atouts devront être mis à profit par la communauté interniste notamment pour proposer une télé-expertise à distance », affirment les médecins marocains dans leur publication, déclarant par la même, « ne pas avoir de liens d’intérêts » avec les éditeurs de WhatsApp.