Dépenses de l’Algérie pour 2023: les mises en garde du FMI - Maghreb Emergent

Dépenses de l’Algérie pour 2023: les mises en garde du FMI

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La mission du Fonds monétaire international (FMI), qui s’est rendue à Alger du 6 au 21 novembre 2022, vient de rendre public son rapport.  Dans un communiqué signé par la responsable de cette mission, Mme Geneviève Verdier, le FMI exprime son inquiétude sur les dépenses prévues pour 2023.

Pour la mission du FMI, « la forte dépendance continue de l’Algérie à l’égard des revenus des hydrocarbures et l’augmentation considérable prévue des dépenses en 2023 soulèvent des risques importants pour les finances publiques ». Notamment, dans un contexte de forte volatilité des prix des matières premières et d’incertitude mondiale exceptionnelle, ajoute le communiqué.

Ainsi, Mme Geneviève Verdier voit la nécessité d’ « un ajustement budgétaire bien équilibré pour freiner les pressions inflationnistes, reconstruire l’espace politique et stabiliser la dette publique ». Un cadre budgétaire à moyen terme pourrait orienter, selon Mme Verdier, « les efforts d’assainissement, réduire la procyclicité des politiques et protéger les dépenses prioritaires ».

Tout en saluant les progrès réalisés en matière de réformes fiscales, notamment dans les domaines de la fiscalité et de la gestion des finances publiques, la mission du FMI recommande, en revanche, « une intégration plus forte entre les plans de dépenses et la stratégie de financement du gouvernement ». Ceci, dans le cadre du processus d’élaboration du budget et la diversification des sources de financement, « pour permettre une mise en œuvre progressive de l’assainissement budgétaire », préconise-t-elle.

La nécessité d’une vaste réforme du secteur financier

Par ailleurs, la cheffe de mission du FMI a averti l’Algérie sur la nécessité de maîtriser l’inflation, à travers un resserrement de la politique monétaire.

Pour Mme Verdier, les risques d’enracinement d’une inflation élevée appellent une normalisation progressive de la politique monétaire. « La prochaine révision de la loi sur la monnaie et le crédit vient à point nommé pour renforcer le cadre de gouvernance de la Banque d’Algérie et conforter son indépendance », a-t-elle souligné. A cet égard, la mission salue l’engagement du gouvernement à ne pas recourir au financement monétaire.

Selon le FMI, le système bancaire algérien a résisté à des chocs répétés ces dernières années, « mais sa santé financière mérite qu’on s’y attarde ». « Le resserrement des liens entre les bilans de l’État, des entreprises publiques et des banques publiques pourrait présenter des risques pour la stabilité financière et la viabilité de la dette », prévient la mission du Fonds.

Mme Verdier a appelé à de vastes réformes du secteur financier pour renforcer la gouvernance et les modèles commerciaux des banques publiques.  Ce qui va améliorer la capacité de surveillance, débloquer les prêts au secteur privé et favoriser l’inclusion financière, selon la cheffe de mission du FMI en Algérie.

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