Le ministre de l’énergie, M. Youcef Yousfi a annoncé la prochaine création d’un « observatoire indépendant» pour le contrôle de l’exploitation des énergies non conventionnelles.
Le ministre de l’Energie, M. Youcef Yousfi a annoncé lundi à la radio que la Sonatrach a achevé « hier » un forage pour la recherche de gaz non conventionnel dans le nord du pays. « Nous avons achevé un forage hier, dans l’est du pays »a indiqué M. Yousfi, ajoutant que « d’autres puits dans le nord, dans l’est, dans la région de Tiaret », sont en cours de réalisation. Il a déclaré que cela se fait « sans aucun problème ».
M. Yousfi a aussi annoncé la prochaine création d’un « observatoire indépendant » pour assurer un le contrôle des forages pour l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures, avec « ces nouvelles méthodes ». Les déclarations de M. Yousfi interviennent à la veille de la commémoration de la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 1971. Plusieurs partis d’opposition et de nombreuses associations envisagent de participer à une grande opération de contestation contre le gaz de schiste, prévue pour mardi 24 février, alors que la contestation dans le sud du pays, particulièrement dans la région d’In-Salah, se poursuit depuis près de deux mois.
Pour M. Yousfi, une simple « incompréhension » est à l’origine de la méfiance envers les acticités dans le domaine du gaz de schiste. Il a assuré qu’il « n’y a pas de différence entre le conventionnel et le non conventionnel en termes de sécurité, de rigueur, de garanties ».
Pas de fetwa
Le ministre de l’Energie s’est également déclaré « disposé à donner les garanties et les explications nécessaires », mais il a refusé que le débat se fasse de manière anarchique. Pour affirmer ces propos, il a déclaré que « les trois quarts du champ de Hassi Messaoud peuvent être considérés comme non conventionnels ».
« Le dernier mot doit revenir aux experts », a-t-il admis. Pour lui, « ne doivent parler de ces sujets que ceux qui connaissent, qui ont l’expertise ». « Il ne faut pas que n’importe qui se prenne pour un expert, et commence à émettre des fetwas », a-t-il déclaré. Selon lui, les mesures prises sont les mêmes pour le conventionnel, aussi bien pour « le contrôle des mesures de protection de l’environnement que la santé de la population ».
« Les techniques évoluent au quotidien. Nous avons besoin d’instituts de recherche pour suivre cette évolution », a-t-il dit, affirmant que pour certains puits précis, on ne pourrait extraire que 15 à 20% des réserves disponibles, alors qu’avec des forages verticaux, on passe à 40%.
Maitriser les techniques
Il a aussi annoncé que dans deux puits pour l’exploration du gaz de schiste, le résultat a été « très positif ». Il a indiqué que Sonatrach a pu produire du gaz dans ces puits, plaidant pour un travail d’envergure en vue de connaitre les réserves du pays et d’être à la pointe dans la maitrise des techniques d’exploitation.
Parallèlement à ce discours très ferme, M. Yousfi a affiché une grande ambition dans les énergies renouvelables. L’Algérie produira, en 2030, 22.000 mégawatts d’énergie renouvelable, ce qui représente « l’équivalant d’un champ de 300 milliards de m3 de gaz. C’est dix ans de consommation au rythme actuel », a-t-il dit.