Le dialogue social étant en panne au Maroc, notamment sur la réforme du régime des retraites, quatre syndicats annoncent une série de mouvements de protestation, et une grève générale avant fin 2015.
Les principaux syndicats du Maroc menacent de faire une grève générale avant la fin de l’année si le gouvernement d’Abdelilah Benkirane refuse de satisfaire leurs revendications. Les Secrétaires généraux de la Confédération Démocratique du Travail (CDT), l’Union Marocaine du Travail (UMT), l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) et la Fédération Démocratique du Travail (FDT) ont annoncé en fin de semaine dans un communiqué conjoint la décision d’organiser »une série de manifestations de protestation pour amener le gouvernement à répondre aux revendications pressantes de la classe ouvrière ». Ces manifestations de protestation, prévues à Casablanca et Rabat ont été décidées »suite à l’insouciance du Gouvernement, qui a fait fi des marches ouvrières pacifiques, de la grève générale du 29 octobre 2014 et du boycott des festivités du 1er Mai 2015 », souligne le communiqué. Les mêmes syndicats, qui rappellent »la situation économique, sociale et matérielle déplorable de la classe laborieuse » ont décidé d’organiser le 29 novembre 2015 à Casablanca une marche pacifique de protestation, ainsi qu’un sit-in général des ouvriers le 08 décembre prochain, et une grève générale dans la Fonction publique et les collectivités locales le 10 décembre 2015. Les quatre syndicats ont également annoncé l’organisation d’un sit-in à une date qui sera déterminée prochainement à Rabat, et adopté le principe d’une grève générale nationale dans les secteurs privé et public.
Dialogue social en panne depuis avril 2011
Le dialogue social est en panne depuis avril 2011. Aucun accord n’a pu être obtenu entre le gouvernement et les syndicats, notamment sur la réforme du régime des retraite. La grogne des syndicats intervient au moment où le gouvernement Benkirane vient de transmettre une première mouture du texte portant réforme du régime des retraites de la fonction publique au Secrétariat général du gouvernement. Mais, sans avoir consulté les syndicats, selon lesquels la mouture du gouvernement »n’aurait pas pris en compte les revendications et propositions des centrales syndicales ». Face à une sorte d’impasse du dialogue social entre syndicats et gouvernement, le Premier ministre serait prêt à envoyer au Parlement le projet de réforme de la retraite avant la fin de l’année »avec ou sans l’accord des centrales syndicales », avait-il menacé.
Cahier de revendications syndicales
Les revendications des syndicats soumis au Gouvernement portent sur une hausse générale des salaires et des pensions de retraite, la baisse de la pression fiscale sur les salaires et l’amélioration des revenus, l’augmentation à 6.000 dirhams (environ 600 euros) des revenus non imposables, le respect des libertés syndicales et du Code de travail, la suppression de l’article 288 du Code pénal relatif à la grève. En outre, les syndicats veulent »l’instauration d’une approche participative dans la réforme du système de retraite », et l’application des autres dispositions de l’accord du 26 avril 2011.