Le groupe espagnol Villar Mir (GVM), a lancé une procédure d’arbitrage contre Sonatrach, auprès de la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale (CCI) de Paris.
Il exige que le groupe algérien honore le contrat d’achat de 49% des actions que l’espagnol détient dans le capital de la société algérienne Fertial.
Selon la presse espagnole, qui cite une source proche du dossier, le groupe présidé par Juan Miguel Villar Mir, a pris cette décision après deux ans de blocus par Sonatrach, qui à travers sa filiale Asmidal, détient 34% de Fertial.
Les 49% de la holding espagnole dans Fertial, représentent selon les derniers comptes du groupe, une valeur de 129,1 millions d’euros, à laquelle s’ajoutent plus de 20 millions d’euros en attente de perception du dividende.
La même source explique que le groupe Villar Mir et l’entreprise algérienne ETRHB Haddad, troisième actionnaire de Fertial avec 17% du capital, ont convenu en mars 2019 de vendre leurs actions (66%) à Asmidal, filiale du groupe Sonatrach. Cependant, la filiale de Sonatrach n’a pas exécuté l’achat depuis, ce qui a conduit Villar Mir à recourir à l’arbitrage international.
Une transaction affectée par l’affaire Haddad
La holding Villar Mir, garde la porte ouverte pour tenter de parvenir à un accord avec le groupe Sonatrach, en vue de démêler la situation, souligne la même source.
La pesse espagnole précise que la rupture de l’accord par Asmidal s’est prolongée dans un contexte de changement de l’exécutif algérien. « Le refus de ce dernier de consommer le pacte de 2019 a même affecté l’activité de Fertial, avec des blocages de production qui ont dégradé ses chiffres d’affaires », souligne la même source. En ajoutant que « les problèmes juridiques du propriétaire du groupe ETRHB, Ali Haddad, condamné à 12 ans de prison pour trafic d’influence, ont également affecté la transaction ».
Rappelons qu’au mois de mars 2019, Sonatrach avait opposé un refus catégorique quant à la reprise par le groupe ETRHB des 17% des actions dans le capital de Fertial, en faisant valoir le droit de préemption, mais sans que l’opération ne soit finalisée.
Le groupe ETRHB avait racheté en novembre 2016, 17% des parts de Fertial auprès de l’actionnaire espagnol Villar Mir, qui détenait à l’époque 66% du capital de l’entreprise. En 2020, la BEA avait annoncé la vente aux enchères publiques des 11,9% des actions de Fertial que le groupe ETRHB d’Ali Haddad avait hypothéqué en contrepartie d’un crédit de 30 millions d’euros contracté auprès de BNP Paribas El-Djazaïr.