Le président de l’association Freedom Now, l’historien Maati Mongib devait intervenir à Barcelone dans un colloque sur les médias arabe dans la transition. Il a été refoulé à l’aéroport de Dar El Beida.
Le policier a vérifié mon passeport et il a dit « vous êtes interdit de sortie du territoire » a expliqué ce jeudi Maati Mongib dans une communication par Skype aux membres du séminaire « Transition Politique, Médias et journalistes » qu’il devait rejoindre le mercredi à Barcelone, invité par l’institut européen de la méditerranée (IEMED). L’universitaire et militant associatif marocain a intervenu alors qu’il mène depuis 24 heures une grève de la faim de 03 jours en protestation contre son interdiction de quitter le territoire marocain. L’agent de la Paf marocaine de l’aéroport Mohamed V de Dar El Beida, a fait savoir à Maati Mongi que le parquet de Rabat voulait l’auditionner. La place de Maati Mongib est restée vide au sein du panel dans lequel il devait intervenir et les participants au séminaire ont exprimé collectivement leur soutien au combat de Maati Mongib.
Le parcours du militant
Le journaliste Ali Lamrabet, un autre militant connu pour la défense des libertés, a alors rappelé à l’assistance au Palais de Pedralbes de Barcelone, où se déroule le séminaire, le parcours de Maati Mongi. « Historien marocain engagé et professeur à l’université Mohamed V de Rabat, il préside deux associations que le ministère de l’intérieur marocain refuse d’agréer ». La première, Freedom Now défend la liberté d’expression au Maroc, tandis que la seconde association forme les journalistes à l’investigation de presse. « Maati Mongib apprend notamment aux journalistes à protéger leurs données. Il faut savoir qu’au Maroc les services de sécurité fouillent sans autorisation de la justice les ordinateurs des militants et des journalistes qui les dérangent. Cela m’est personnellement arrivé », a témoigné Ali Lamrabet.
Accusé de blanchiment d’argent
« Maati Mongi a été convoqué, d’abord par téléphone, ensuite par papier chez la police qui lui a reproché de donner une mauvaise image du Maroc. Il a été accusé de blanchiment d’argent via ses associations. L’ONG Freedom Now est la dernière née des ONG de défense des droits de l’homme et de la liberté d’expression au Maroc. Egalement dénommée Comité pour la protection de la liberté de la presse et d’expression, elle a été constituée le 25 avril 2014 dans la capitale du Royaume par une poignée de journalistes et défenseurs des droits de l’homme, dont Maati Monjib, Khadidja Ryadhi, ou Ali Anouzla. Le ministère de l’intérieur marocain a refusé de l’agréer moins d’un mois plus tard.