De plus en plus sophistiqués, mais aussi plus chers, les smartphones sont souvent la cible des voleurs. Les écoulant à « bas prix », ils sont assurés de trouver rapidement des acquéreurs qui font peu de cas de l’origine de ces appareils. Prendre le soin d’inscrire et de conserver le code IMEI de votre portable peut le sauver en cas de vol.
La coopération entre les différents services de sécurité et les trois opérateurs de téléphonie mobile (Mobilis, Djezzy, Ooredoo) est en train de donner des résultats assez encourageants dans la lutte contre le vol des téléphones portables. L’analyse des statistiques, communiquées par la Sûreté de wilaya d’Oran à Maghreb Emergent, sur les affaires liées aux vols de téléphones portables dans la capitale de l’ouest, fait ressurgir une conclusion majeure : « le phénomène est beaucoup mieux maîtrisé, avec une efficacité plus probante en matière de nombre d’affaires résolues et un effet dissuasif qui devient de plus en plus avéré. »
Certes, « le travail réalisé sur le terrain par les unités opérationnelles (densification des patrouilles et des équipes en civil) notamment au niveau des marchés et des places publiques » reste indispensable dans ce genre d’affaires, mais ce sont certainement aussi, « les efforts entrepris par les officiers de la Police judiciaire à travers notamment une étroite collaboration avec les opérateurs de téléphonie mobile qui ont fait nettement pencher dans cette lutte la balance en faveur des services de sécurité », indique notre source. Ainsi, l’analyse comparative retraçant les vols de portables durant la période s’étalant du 1er janvier au 30 mai des années 2013 et 2014, confirme une tendance à la baisse du nombre d’affaires enregistrées par les services de police de la wilaya. Durant la période susmentionnée de l’année 2013, 233 affaires de vol de téléphones ont été enregistrées, alors qu’en 2014, en cette même période, on dénombre 191 affaires, soit une baisse de plus de 18 % sur une année. Autre indice, sur les 121 affaires traitées durant les cinq premiers mois de 2013, les services de sécurité ont réussi à récupérer 93 téléphones portables volés et identifier 142 personnes impliquées. En 2014, les 127 affaires traitées par les services de police judiciaire de la sûreté nationale ont permis la récupération de 102 téléphones par leurs propriétaires, soit un taux d’efficacité de plus de 80%, et l’identification de 186 personnes impliquées.
Un code pour confondre voleurs et receleurs
Après le dépôt de plainte, le processus de résolution de la majorité des affaires de vol de téléphones portables, et d’identification du ou des auteurs présumés, passe très souvent par l’obtention du code IMEI (International Mobile Equipment Identity). La première chose à faire donc est de communiquer aux services de sécurité le code IMEI. Il s’agit d’un numéro de série unique pour chaque téléphone portable composé de 15 à 17 chiffres, qui permet d’identifier un téléphone portable volé et même de le bloquer. Le code IMEI de n’importe quel téléphone portable peut être obtenu en composant *#06#. On peut également le trouver sous la batterie ainsi que sur l’étiquette de la boîte d’emballage. Une fois la plainte enregistrée, les services de sécurité transmettent une réquisition aux trois opérateurs de téléphonie mobile et leur communiquent le code IMEI de l’appareil volé qui devient dès lors blacklisté.
Les trois opérateurs en Algérie (Mobilis, Djezzy, Ooredoo) ont créé une liste noire, une base de données commune, qui contient tous les numéros IMEI des téléphones portables déclarés volés. Si un jour un téléphone volé est actionné de nouveau à travers l’insertion d’une carte SIM, il est tout de suite signalé chez l’opérateur concerné qui répercute instantanément l’information auprès des services de sécurité. L’identité et les coordonnés du détenteur de la carte SIM est également transmise. La personne est convoquée par les services de sécurité pour s’expliquer sur la possession d’un téléphone signalé volé. Il arrive souvent que la personne affirme l’avoir acheté auprès d’un particulier sans savoir qu’il s’agissait d’un produit volé. Une affirmation qui doit être prouvée en communiquant l’identité du revendeur. Dans le cas contraire, la personne convoquée risque d’être poursuivie pour recèle. C’est ce qui explique en partie le nombre important des personnes impliquées dans ces affaires de vol de téléphones. Par exemple, si on reprend les statistiques de ce début d’année 2014, on constate que dans les 127 affaires de téléphones volés, traitées de janvier à fin mai, 186 personnes ont été impliquées. Parmi ces personnes, 115 ont été placés sous mandat de dépôt, 36 ont bénéficié de citation directe, deux ont été placées sous contrôle judiciaire et 22 ont vu leurs dossiers transmis au parquet pour instruction. A la lumière de ces éléments, il apparait évident qu’acheter un téléphone auprès d’un particulier peut s’avérer aujourd’hui périlleux surtout si l’on ne connait pas personnellement cette personne, car le téléphone mis en vente pourrait être volé et faire l’objet de recherche. Pour éviter ces problèmes, il est donc fort déconseillé, même pour un simple essai, d’utiliser sa carte SIM, dans un téléphone proposé à la vente par un inconnu.