Quelle place économique pour l’Algérie dans l’accélération du progrès technologie ? Une problématique débattue par un panel d’experts et économistes, lors du 15ème congrès de la confédération générale des finance (CGF), tenu mercredi 23 décembre à l’Institut SCIQUOM à Rouiba (Est d’Alger).
Les experts ont unanimement relevé la persistance, depuis longtemps, d’une « crise de connaissances, de gouvernance » et principalement « un retard dans le développement social et humain » en Algérie. Des problématiques, qui freinent toute volonté politique pour faire figurer l’Algérie dans la liste des pays qui progressent.
Ammar Hadj-Mansour, P-DG de l’Institut SCIQUOM, spécialisé en Management et conseil en stratégie d’entreprise, estime que « les nations prospères et les plus riches sont celles qui sont bien équipées en démocratie, en connaissances et en capital humain ». Les pays pauvres, quant à eux, « comptent uniquement sur leurs ressources naturelles et leur main d’œuvre », considérées comme un « capital artificiel ». Selon l’expert, « notre pays et notre culture sont riches en ressources, mais il reste pauvre en connaissance ».
Ce constat, bien réel, est cristallisé par le phénomène du « le retrait de l’élite » de la vie économique et politique du pays, tel expliqué par l’expert en question, qui explique que l’Algérie, dans son mode de gouvernance, « n’a pas investi dans l’épanouissement du capital humain ». Donc, « le mal profond », qu’a vécu et vie toujours l’économie algérienne, « est relatif à la faiblesse en management et à la faiblesse en leadership. Notre pays est en égarement à cause des mauvais choix », regrette-il.
La solution pour Ammar Hadj-Messaoud, réside dans « le changement du mode de gouvernance. Celui des institutions et des entreprises ». La clé de sortie, selon l’expert, est l’investissement dans « le capital humain et le capital social ». Il y a eu notamment, « l’adoption d’une nouvelle vision, celle de l’excellence du management et le pouvoir politique positif ».
L’agriculture : l’atout perdu
Intervenant également lors du congrès de la CGF, Mohamed Henni, vice-président de GRFI Filaha-Innov et expert agricole, a fait état de la situation de la gouvernance dans le domaine agricole. D’autant plus que l’agriculture bénéficie d’un statut stratégique dans la politique du pays.
Comme son prédécesseur, Mohamed Henni affirme que depuis l’indépendance et jusqu’à présent, « l’Algérie n’a pas de modèle agricole, ni une vision à suivre ». Pour éclairer plus sur cette problématique, Mohamed Henni a cité l’exemple des normes de répartition des terres agricoles. Celle-ci exige 1 hectare de terre cultivable par habitant pour assurer une sécurité alimentaire, alors qu’en Algérie, nous comptons près de 12 millions hectares cultivables sur plus de 40 millions d’habitant.
Par ailleurs, l’expert a alerté sur la dilapidation des terres agricoles, surtout le long du bassin de la Metidja, allant de de la wilaya de Bouira jusqu’à Cherchell (Tipasa). Des terres envahies par le béton, l’abandon et la spéculations ». Mohamed Henni estime que « la pire des régressions pour un pays, c’est celle de bâtir une ville sur des terres agricoles ».
Quel partenariat avec l’Afrique ?
L’avocat d’affaire et président de la CGF, Karim Mahmoudi à son tour a exposé un bilan sur la présence algérienne dans le continent africain. Le constat n’était pas favorable pour l’Algérie, en comparaison, avec celui des pays de l’Afrique du nord.
Selon ses propos : « L’Algérie n’a pas de place en Afrique. Car notre présence humaine et diplomatique est très limitée, par rapport à la présence marocaine, égyptienne, française et libanaise ». Car souvent, les représentations diplomatiques sont sous l’emprise du sécuritaire et du politique, au détriment des soutiens économiques aux entreprises et aux personnes ».
Pays | Chiffre d’Affaire | Entreprises | Personnes |
Egypte | 4,5 M$ | 2200 | 5 millions |
Maroc | 4 M$ | 5500 | 1,8 millions |
Tunisie | 2 M$ | 3250 | 150 000 |
Algérie | 850 millions $ | 100 | 20 000 dont ½ non-résidents |