Bien que sur le papier, la politique du gouvernement actuel et ses prédécesseurs semble s’inscrire en phase avec le développement des énergies renouvelables (EnRs) en Algérie, peu de leviers ont cependant été activés pour permettre au secteur de décoller, de manière à constituer enfin une alternative aux hydrocarbures.
C’est le constat amer établi ce jeudi par le président du Cluster énergie solaire Boukhalfa Yaïci, sur les ondes de la radio nationale, qui a ajouté à ce propos que « jusqu’à aujourd’hui nous sommes toujours dans la phase des intentions ».
Pour le président du Cluster, l’on parle des choses qu’on va pouvoir faire, mais il n’y a pas d’actions qui se mettent en place pour lancer la machine d’une manière durable. « Il faut lancer rapidement des actions. Si la machine est mise en marche, les projets commenceront à être réalisés. S’en suivra une création importante d’entreprises et d’emplois », a-t-il souligné.
Selon Yaïci, les principales raisons de la non-application du programme des énergies renouvelables, sont les énormes réticences des parties prenantes, en charge des dossiers. « L’Algérie a perdu beaucoup de temps en 10 ans. Seulement 390 MW ont été réalisés sur le programme des 22 000 MW », a-t-il regretté en ajoutant ; « C’est vraiment insignifiant ».
Pour relancer la machine du développement des énergies renouvelables, Yaïci a estimé qu’il faudrait impliquer en premier lieu le secteur privé. Selon lui, il ne faut pas concentrer le développement des EnRs sur la base des entités publiques, comme c’était le cas dans le passé.
Il estime, à ce titre, que si l’on veut que les choses s’améliorent, « il faut aussi que le secteur privé soit impliqué et de manière importante ». Il ajoute qu’il faut surtout donner la priorité aux entreprises locales.
A noter que le Cluster Energie Solaire (CES) est né de la volonté des industriels de la filière de se regrouper, de rechercher des synergies entre ses membres et de constituer une force de propositions vis-à-vis des pouvoirs publics.
Sa création remonte au mois de Mai 2017 avec son lancement officiel avec les membres fondateurs qui s’est renforcé régulièrement avec l’apport de nombreux adhérents issus des entités publiques, des entreprises publiques et privées et des entreprises internationales installées en Algérie. Le nombre de membres est passé de 15 en 2017 à 34 en 2020.