Dans le développement du mix énergétique en Algérie, l’énergie solaire se place au cœur des industries locales du pays. Les politiques énergétique et économique menées par l’Algérie, ont conduit à la naissance d’une réelle ambition de production locale, en matière d’ensembles et composants des équipements photovoltaïques (PV).
Du fait que l’énergie solaire soit devenue la moins chère au monde, avec un système de stockage qui ne cesse de s’améliorer en termes de qualité et de prix, l’Algérie mise sur ce créneau pour amorcer sa transition énergétique et en finir avec sa dépendance à l’énergie fossile.
Le ministre des Energies renouvelables et de la Transition énergétique, Chems Eddine Chitour, a déclaré ce mercredi que l’Algérie projette de produire des kits solaires avec l’ensemble de leurs parties, à savoir le panneau solaire, l’onduleur, la batterie, les câbles et même le verre.
Pour ce faire, « l’Algérie doit compter sur le génie des universitaires algériens, en plus du savoir faire d’opérateurs nationaux issus des secteurs public et privé, sans distinction », estime le ministre.
« Même si leur prix pourrait être plus cher, cela n’est pas un problème du fait qu’il s’agit de dépenses en dinars », a-t-il soutenu, soulignant que « le plus important était la maîtrise de la technologie et surtout le démarrage d’une transition énergétique ».
« L’Algérie dispose d’une industrie florissante et d’un savoir-faire reconnu »
En effet, l’Algérie pourrait être gagnante à bien des égards, si elle développe le secteur de l’énergie solaire, selon les experts, du fait que c’est le secteur qui génère le plus d’investissements dans le monde.
Un avis partagé par Mouloud Bakli, expert des énergies renouvelables, qui estime que notre pays « n’a pas besoin d’opérateurs étrangers, sauf dans des secteurs cibles et complémentaires en concertations avec les acteurs locaux ».
Il a affirme à ce propos, que « l’Algérie dispose d’une industrie florissante et d’un savoir-faire reconnu, qui se développe depuis une décennie ».
En revanche, l’expert déplore le fait que l’Algérie continue à importer des produits que certains producteurs algériens exportent même. Dans ce contexte, Bakli donne l’exemple des structures métalliques utilisées dans les kits solaires. Selon lui, celles-ci sont exportées au Soudan et au Sénégal et surtout elles sont moins chères que les produits chinois.
Pour l’expert en énergies renouvelables, importer ce que nous produisons déjà est un coup de massue pour les industriels algériens investissent depuis plusieurs années. « Nous passons totalement à côté de ce qu’il faudrait faire. Il y a une sorte de cacophonie », a-t-il martelé lors de son passage ce mercredi sur les ondes de la radio nationale.
Selon lui, la première chose à faire, c’est de mettre en place, dans les plus brefs délais, un pole fort, en guise de guichet unique, fédérateur et chef d’orchestre de cette transition énergique tant attendue. «Des pays maghrébins et africains comme l’Egypte l’ont déjà fait », a- t-il souligné.