Les emplois et les investissements dans les énergies renouvelables enregistrent des augmentations notables alors que les énergies fossiles reculent.
La part des énergies renouvelables dans la production d’électricité s’élèvera à 40% à l’horizon 2030, soit près du double de la part actuelle, a indiqué récemment l’Agence internationale de l’énergie renouvelable (IRENA).
Le nombre d’emplois dans l’industrie mondiale des énergies renouvelables a augmenté de 5% l’année dernière, à l’opposé du secteur des énergies fossiles qui accuse un net recul. Les entreprises de production d’énergies propres, notamment éolienne, ont employé 8,1 million de personnes dans le monde en 2015, contre 7,7 millions l’année précédente, selon l’agence qui affirme que ce chiffre devrait s’élever à 24 millions d’ici 2030.
A titre d’illustration, l’IRENA a annoncé qu’en 2015, le nombre d’emplois aux Etats unis dans l’énergie solaire a dépassé, pour la première fois, celui du secteur de l’extraction de pétrole et de gaz naturel. Le nombre d’emplois dans les énergies propres a augmenté 12 fois plus vite que le rythme global de création d’emploi dans ce pays, affirme un rapport de l’agence.
Concernant les pays de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord), ces derniers jouissent d’un potentiel énorme en matière d’énergies propres, compte tenu de leur croissance démographique et des ressources solaires et éoliennes abondantes dont ils disposent, relève l’agence qui indique que les pays de cette région projettent des investissements dans les énergies renouvelables de l’ordre de 35 milliards de dollars d’ici 2020.
En Algérie, le ministre de l’Energie et des mines, Salah Kherbi, a déclaré lors du Forum d’affaires Algérie-UE qui vient de se tenir à Alger, que la compagnie nationale Sonatrach envisageait malgré tout d’investir 73 milliards de dollars à l’horizon 2020, pour l’exploration et l’exploitation de gaz et de pétrole. C’est une «orientation stratégique» même si ce programme intervient «au moment où le secteur est de moins en moins attractif», a-t-il dit.
Le ministre a néanmoins indiqué que «compte tenu du gisement solaire» dont dispose l’Algérie, «il ne serait pas normal qu’on n’exploite pas cette ressource».
A ce propos, le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) vient d’annoncer qu’il ouvrait ses portes les 01 et 02 juin aux professionnels des différents secteurs d’activité économique, sociale et culturelle susceptibles de contribuer aux efforts de développement des énergies renouvelables en Algérie.
Le CDER se propose, notamment, de contribuer à l’accompagnement du programme national de développement des énergies renouvelables à travers la recherche scientifique, le développement et l’intégration de plusieurs réalisations et projets pilotes au niveau national ainsi que l’étude des gisements du renouvelable et l’évaluation des sites éligibles pour abriter une centrale électrique ou thermique à énergie renouvelable.
Le directeur du CDER, M. Noureddine Yassaa, a affirmé dans des déclarations à la radio Chaîne 3, que l’Algérie procédait à la mise en œuvre d’un nouveau modèle économique basé sur la transition énergétique.
Selon lui, il est grand temps de donner une impulsion au secteur des énergies renouvelables aussi bien sur le plan de la recherche et du développement que sur le plan industriel, soulignant qu’un cadre institutionnel a été mis en place pour apporter le soutien nécessaire aux investisseurs publics et privés dans ce domaine.