La crise énergétique que subit le Vieux Continent, née des tensions géopolitiques provoquées par la guerre en Ukraine, entre probablement dans une nouvelle phase.
L’optimisme européen quant un marché de gaz naturel moins volatil pendant l’hiver semble voler en éclats suite aux fuites et explosions ayant touché les gazoducs Nord Stream 1 et 2, alimentant le Vieux continent en gaz russe. Les deux gazoducs sont actuellement déjà vides.
La situation pourrait précipiter le marché européen, à nouveau, dans une spirale de forte volatilité. Une interruption des approvisionnements énergétiques de l’Union européenne et du Royaume-Uni pourrait entraîner un épuisement plus rapide des réserves de gaz naturel en Europe, ce qui pourrait potentiellement ajouter une couche à la crise énergétique actuelle.
L’Europe est confrontée désormais à un double défi, à savoir la sécurisation des approvisionnements en gaz et des installations pétrolières et gazières. D’aucuns pensent que ces explosions simultanées sont l’effet d’incidents techniques, mais d’actes de sabotage visant les installations pétrolières et gazières de l’Europe. La Norvège, désormais premier fournisseur du Vieux Continent, déclassant la Russie qui occupait depuis toujours la position de principal fournisseur, a annoncé aussitôt qu’elle va renforcer la sécurité de ses installations après les trois explosions ayant secoué les pipelines Nord Stream 1 et 2.
Le ministre allemand de l’Économie a assuré également mobiliser tous les moyens pour défendre les infrastructures pétrolières et gazières allemandes. Ceci fait suite à l’annonce, plus tôt cette semaine, par les autorités danoises et suédoises, de fuites sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique. Les responsables européens affirment que les fuites ne pouvaient pas être fortuites.
L’Europe craint pour la sécurité de ses installations
Un responsable allemand assure que les preuves indiquent un sabotage plutôt qu’un simple problème technique. Le Centre national suédois de sismologie a déclaré que des stations de mesure en Suède et au Danemark avaient enregistré de puissantes explosions sous-marines.
Lundi, l’Autorité norvégienne de sécurité pétrolière a averti que des drones non identifiés avaient été signalés à proximité d’installations offshore. Cet incident est venu rajouter une nouvelle couche d’incertitude à une situation énergétique déjà très tendue en Europe. Les chances que Nord Stream 1 reprenne ses activités avant 2023 sont très minimes, selon certains analystes. Les dommages subis par les deux gazoducs Nord Stream 1 et 2 ont renforcé plus que jamais les inquiétudes concernant la sécurité énergétique de l’Europe. Cet incident a fait bondir le TTF néerlandais, référence du marché européen du gaz naturel, de plus de 19%, à 208 euros le mégawattheure (MWh).
Les cours n’ont cessé de croitre depuis, alimentant non seulement les inquiétudes sur l’offre mais aussi la tension sur les prix qui est à la source directe d’une inflation galopante dans les principales économies européennes. La crise énergétique que subit le Vieux Continent, née des tensions géopolitiques provoquées par la guerre en Ukraine, entre probablement dans une nouvelle phase. Elle serait la plus délicate, à quelques semaines d’un hier qui s’annonce très froid sur le Vieux Continent.