En raison des attentats terroristes de l’an passé, les agences de tourisme européennes gardent en vigueur les prévisions de « risque terroriste » tandis que d’autres ont annulé carrément « la destination Tunisie ». Les responsables Tunisiens du secteur admettent que le marché algérien sera un palliatif à la perte des revenus liés au tourisme, notamment par la perte du marché européen.
« La solution réside dans le marché local mais aussi dans le marché voisin algérien. Car il est déjà trop tard (pour l’été 2016), les marchés classiques font leurs programmations, une année à l’avance. L’important c’est de préparer dès maintenant l’année 2017 pour assurer la relance du tourisme tunisien. », estime M. Houssem Ben Azouz de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme (FIT)
En effet, la Tunisie peut encore mettre son espoir dans le marché algérien, car rien que pour les premiers mois de cette année, la Tunisie a enregistré près de 415 253 entrées en provenance de ce pays voisin, selon les chiffres du ministère du Tourisme rapportés par l’agence de presse tunisienne (TAP).
Cependant, malgré ‘’la solution locale et celle du marché voisin‘’ les recettes générées par le tourisme demeureront faibles pour l’année 2016. D’après les mêmes statistiques « la chute des recettes est encore plus brutale en comparaison avec 2010, touchant quasiment la moitié des revenus (-48,1%) ». Sur les cinq premiers mois de l’année en cours, la Tunisie a enregistré l’entrée 1.190 million de personnes non-résidentes, dont environ trois cent mille touristes européens.
Le marché européen indispensable pour les revenus du pays
M. Ben Azouz estime que « même s’il est important de diversifier nos marchés touristiques, les marchés européens classiques ne peuvent être remplacés. » Il rappelle qu’en 2009 les touristes européens ont représenté 60% des entrants au pays.
Les actes terroristes ont terriblement impacté la situation économique de la Tunisie et conduit à plusieurs suspensions et annulation des programmes des agences de voyages, en l’occurrence européennes. Toutefois, parallèlement à cette baisse, les entrées russes ont connu un bond important, atteignant 74 415 touristes, soit une croissance de 649% pour l’année en cours. Le marché russe dépasse ainsi plusieurs nationalités européennes et se place en deuxième position après les Français.
A présent, pour la saison d’été 2016, la Tunisie semble avoir établi sa stratégie en visant le marché russe, et ce malgré que « l’Agence fédérale russe du Tourisme a prévenu contre des risques d’attentats en Tunisie », selon le président de la FIT. Lors d’une visite à l’ile de Djerba, la ministre Selma Elloumi a souligné que « quelque 2 millions d’euros ont été consacrés à des campagnes de promotion de la destination Tunisie, sur le marché russe », rapporte la TAP.