Comme tous les ans, l’arrivée du mois du Ramadhan s’accompagne avec la flambée des prix. Encore plus cette année, avec une inflation qui risque de mettre à rude épreuve les ménages.
Les prix de presque tous les aliments sont devenus, en effet, inaccessibles pour les petites bourses, voire même la classe moyenne.
Selon le dernier bulletin de l’Office national des statistiques (ONS), l’évolution des prix à la consommation a augmenté de 9,3 % au mois de janvier 2023, comparé au même mois de l’année 2022. L’office précise que les prix des biens alimentaires se caractérisent par une augmentation de 13,7 %, avec +23,6 % pour les produits agricoles frais et +4,8 % pour les produits alimentaires industriels.
Cette inflation est visible au quotidien avec une flambée des prix sans précédent sur les marchés, en dépit des augmentations de salaires prévues pour la veille du ramadan.
Annoncées en grande pompe par les autorités, la hausse des salaires, des pensions de retraite et les allocations chômage risquent de s’avérer insuffisantes pour amortir les coups de l’inflation.
De faibles revenus face à une forte flambée des prix
Censées améliorer le pouvoir d’achat du citoyen algérien, ces augmentations, annoncées en septembre 2022 par le président Tebboune et qui interviennent après plus d’une décennie, semblent arriver en retard. Raisons: Le fossé est déjà trop grand entre le pouvoir d’achat et l’inflation.
En effet, les augmentations, dont bénéficieront les salariés de la fonction publique, varieront entre 4500 dinars et 8500 dinars, selon les catégories. Actuellement, le salaire moyen dans la fonction publique est de 40 000 dinars, alors que le Smig est de 20 000 dinars.
Pour les retraités, le gouvernement a décidé de revoir à la hausse le seuil minimum de la pension de retraite à 15 000 dinars pour ceux qui percevaient une pension inférieure à 10 000 dinars et à 20 000 dinars pour ceux qui percevaient une pension de 15 000 dinars. L’allocation chômage, quant à elle, est passée de 13 000 dinars à 15 000 dinars.
Des chiffres loin de refléter les besoins réels des ménages et qui sont en décalage avec la réalité socioéconomique du pays et la vie quotidienne des citoyens.
Réalisée par l’Office national des statistiques (ONS), une enquête avait conclu que « la moitié des salariés algériens percevaient un salaire mensuel inférieur à 1,6 fois le Snmg et que celui-ci ne dépassait pas 40 000 DA pour plus de 80% d’entre eux, soit moins que le revenu minimal de subsistance d’une famille de 4 personnes ».
L’enquête a également mis en évidence que 80% des algériens les moins aisés consacrent en moyenne 50% de leurs dépenses à l’alimentation. Une situation salariale des travailleurs déjà aggravée par la dévaluation du dinar.