L’expert en politique énergétique et en énergies renouvelables, Smail Khennas, estime que le succès de l’appel d’offres pour la production de 4000 MW d’électricité en renouvelables, projeté par le Gouvernement est conditionné par son fractionnement en plusieurs lots et la séparation de la production d’électricité du projet industriel.
Intervenant ce dimanche à l’émission « Invité du Direct » de Radio M, M. Khennas juge que la production de ces 4000 MW fractionnés en trois lots est une approche qui peut paraitre plausible et correcte. « En revanche, le fait d’avoir lié un projet de production d’électricité et un projet industriel sur un seul lot me parait très complexe », a-t-il souligné.
Selon lui, la production d’électricité et la production des équipements photovoltaïques sont des métiers différents. Il ne faut donc pas associer production d’électricité et projet industriel, a-t-il souligné, parce qu’on va négocier avec des opérateurs qui seront très différents.
Pour M. Khennas, si on n’opère pas cette « séparation » des deux composantes dans l’appel d’offre, la réalisation du projet sera excessivement complexe. « C’est difficile de négocier avec quelqu’un à qui on demande et de produire de l’électricité à des coûts assez bas et de nous proposer un projet industriel », a-t-il souligné.
En clair, le producteur d’électricité doit ramener avec lui un producteur d’équipements industriels. Il devra donc négocier avec un industriel et prendra certainement sa marge. « Et le risque c’est qu’il négocie pour l’Algérie un projet industriel au rabais », a-t-il soutenu.
Pour faire aboutir cet ambitieux programme du renouvelable, l’expert recommande de recourir à la préférence nationale lors de la confection de l’appel d’offres de sorte à faire appel en priorité aux entreprises locales pour la production de biens d’équipement, les services et l’expertise.
Pour avoir longtemps exercé en qualité de coordinateur du PNUD en Afrique, l’expert affirme que cette approche est utilisée avec succès sur le continent noir et que même la Banque africaine de développement a soutenu ce type d’appel d’offres où on fait appel à la préférence nationale.
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