Mercredi dernier, les locaux de deux des plus grands cabinets de conseil et d’audit du monde, présents en Algérie, ont été mis sous-scellés pour une durée de deux mois. Il s’agit de ceux d’Ernst and Young et de KPMG.
Que s’est-il passé ? Selon une déclaration à l’APS du ministre du Commerce, Kamel Rezig, « cinq cabinets étrangers spécialisés dans le consulting juridique et financier ont été fermés pour une période de 60 jours en raison de leur opposition au contrôle après avoir confirmé l’exercice illégal de leur activité ».
Le fait ne concerne donc pas seulement les deux cabinet sus-cités. Il s’agit, selon toute vraisemblance, d’une opération de contrôle générale de l’activité. Kamel Rezig a expliqué « qu’il a été procédé à « la radiation des activités de consulting juridique et financier sur le registre de commerce » de 35 cabinets étrangers qui livraient des conseils en Finances et en droit « indûment et dans un cadre illégal », rapporte l’APS.
A cet effet, et selon la même source, Rezig a fait savoir que « les services du ministère du Commerce ont mené depuis fin 2020 une importante opération de contrôle, ayant concerné 507 bureaux de consulting à l’échelle nationale, dont 35 bureaux étrangers, après avoir reçu des informations de plusieurs opérateurs faisant état d’un groupe d’entreprises, parmi lesquelles figurent des cabinets de consulting étrangers, qui exercent illégalement le consulting comptable, financier et juridique ».
Pour les cas d’Ernst and Young et de KPMG, le ministre a justifié la décision de supension pour 60 jours par le fait que ses services ont enregistré « des pratiques de non affichage des prix, des tarifs et des conditions de vente aux clients algériens ».
A noter que les deux cabinets, dont les équipes n’ont pu rejoindre jeudi matin leur lieu de travail mis sous scellés, vont utiliser les voix de recours disponibles. « Il est question d’un mal entendu », avait indiqué un des cabinets sanctionnés à Maghreb Emergent.
Le ministère du commerce a pris « des décisions strictes » à leur encontre, dont « l’établissement de 44 procès-verbaux (PV) de poursuites judiciaires concernant les bureaux de comptabilité, 30 PV de poursuites judiciaires pour les bureaux de crédit financier, ainsi que l’établissement de 7 PV de poursuites judiciaires relatifs aux bureaux de consulting juridique ».
Par ailleurs, Maghreb Emergent a appris que le cabinet Deloitte, un des quatre plus importants au monde dans le domaine, va subir le même sort.