Après la vague d’indignation qui a suivi la décision de la fermeture du quotidien Liberté, prise par son propriétaire, Issad Rebrab, ce dernier rompt le silence et décide de s’expliquer.
Dans une déclaration publiée dans la dernière édition de Liberté de ce jeudi 14 avril, l’homme d’affaires et patron du groupe Cevital a tenté d’avancer ses arguments et d’expliquer les raisons de sa décision.
Selon le richissime homme d’affaire algérien, deuxième fortune de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord), avec un patrimoine estimé à 5.1 milliards de dollars en 2022, le journal Liberté souffre de difficultés financières. «Aux concitoyens et amis du journal ayant exprimé leur souhait de voir sa parution se poursuivre et à ceux n’en ayant pas compris les motifs, je confirme que sa situation économique ne lui permet qu’un court et vain sursis», dit Issad Rebrab.
Le patron de Cevital prend ainsi le contrepied du collectif Liberté, qui avait assuré, dans un communiqué, que la société éditrice disposait encore de ressources financières suffisantes pour lui permettre de continuer d’exister, en affirmant que «depuis un temps, le journal est distribué à perte et la perspective n’est point encourageante», affirme Rebrab.
Pour le propriétaire du journal, «ce quotidien d’information a été proposé à la vente mais il a été victime, comme beaucoup de supports de presse, de l’évolution mondiale des comportements des lecteurs qui s’orientent vers la presse électronique»,
La volonté d’éliminer un fardeau à ses successeurs
Outre l’argument financier, Rebrab évoque dans sa lettre sa volonté de prendre sa retraite et de ne pas laisser derrière lui un « fardeau », à ses successeurs.
«Au moment où je prends enfin une retraite effective, j’ai voulu faire en sorte que la relève qui me succèdera puisse se consacrer au seul impératif de développement des activités industrielles du groupe, libérées des contraintes particulières de gestion d’une entreprise de presse», explique l’homme d’affaires, avant de préciser: . «C’est au demeurant le souhait légitime de mes successeurs».
Rebrab explique en outre avoir placé le groupe Cevital dans une perspective de nouveau départ», avant un retrait qu’il annoncera prochainement.
Il conclut sa missive par l’expression de sa reconnaissance aux différentes générations de lecteurs de Liberté ainsi que par un hommage aux générations d’employés du journal, avant de s’incliner devant la mémoire de ceux d’entre eux qui ont péri sous les balles assassines du terrorisme.