Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a sévèrement critiqué dans communiqué publié au terme de la réunion de son secrétariat tenue ce week-end « les silences intéressés et les complicités » dans une « situation politique faite de fermeture des espaces publics au débat et de répression ».
Le RCD ne fournit aucun autre détail de nature à identifier les parties ciblées. Mais, il semble clair que l’allusion vise certains partis de la mouvance démocratique qui se complaisent dans un silence au moment où le pays connaît une grave régression sur le plan des libertés. Interdit de tenir une réunion à Tigzirt à l’occasion de la célébration du printemps berbère, après l’interdiction en octobre dernier de son université d’été, le RCD n’a bénéficié d’aucun soutien de la part des partis, hormis deux ou trois. Pire encore, beaucoup de partis et syndicats se sont murés dans le silence.
« Les silences intéressés et les complicités dans les moments décisifs se payent, chers et durablement », estime le RCD.
Selon lui, « chacun doit assumer ses engagements et définir son positionnement dans cette conjoncture qui ne saurait confondre l’intérêt du régime, les appétits de pouvoir et l’exigence de rupture pour une alternative démocratique et salutaire pour le pays ».
Lors de sa réunion, vendredi, la direction nationale du RCD a pointé du doigt « la situation générale faite de fermeture des espaces publics au débat et de répression ». Une démarche qui cible, selon le RCD, « le courant démocratique progressiste en général pour son refus de se faire enrôler par un pouvoir de fait et le parti en particulier, à cause de sa résistance contre ce cours autoritariste infligé au pays ».
Sur un autre registre, le parti d’Athmane Maazouz soutient que « l’appel des syndicats autonomes pour un rassemblement le premier mai contre la confiscation des libertés va dans le sens de la construction d’une Algérie tournée vers ces valeurs d’émancipation et de progrès ».
«Défendre le pays contre le péril intégriste et les risques géopolitiques implique aussi de laisser s’exprimer ceux qui refusent de se soumettre à la double tutelle policière et religieuse imposée au peuple depuis des décennies par un pouvoir politique plus enclin aux compromissions qu’à un nécessaire compromis social qui doit être trouvé et défendu par tous », souligne le communiqué, dans une allusion à la récente sortie du chef d’Etat-major de l’armée, Said Chengriha mettant en garde contre l’intégrisme islamiste.