En but à des difficultés chroniques, la filière lait en Algérie est en ébullition. Les opérateurs convoquent une réunion en urgence avec les pouvoirs publics auxquels ils soumettront leurs proposions de solutions afin d’éviter le pire à leur filière qui menace d’implosion.
Les acteurs de cette filière stratégique recommandent en effet « La tenue d’une réunion en extrême urgence avec les autorités afin de présenter la réflexion de la filière lait qui continue de faire face à de grandes contraintes qui pourraient la mener à une disparition inévitable » Annonce en effet un communiqué, à l’issue d’une visioconférence organisée par la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa).
Cette visioconférence a été présidée par Abdelwahab Ziani, Président de la Cipa et a réussi à rassembler les intervenants de la filière, notamment les producteurs de lait, les éleveurs, les distributeurs, les unités de transformation et les producteurs fourragers répartis sur l’ensemble du territoire ainsi que le Président du Conseil interprofessionnel de la filière lait (Cniflait).
Autant dire que ces professionnels, au fait des problèmes de leur filière, et qui ont entamé depuis longue date une profonde réflexion sur la filière lait, entendent bien proposer des solutions concrètes aux décideurs qui semblent être en mal d’inspiration face aux défis qu’impose le marché du lait en Algérie.
Nul doute que cette rencontre à laquelle invitent les professionnels du lait, palliera un tant soit peu à la crispation des relations entre opérateurs et pouvoirs publics. Surtout que la réflexion qui sera élaborée par la Cipa, semble promettre de déboucher sur des solutions concrètes et pratiques. Il est ainsi indiqué que cette réflexion portera sur « Les grandes difficultés et les obstacles auxquels sont confrontés les intervenants de la filière lait ainsi que les propositions adéquates pour arriver à des solutions concrètes afin de permettre le développement et l’amélioration de la situation de la filière et d’assurer une nette amélioration de production et de la qualité en Algérie ».
Gageons que cette initiative viendra sceller le sort des actions menées jusque là par le ministre du commerce et qui ont quasiment fini en queue de poisson. Rezig, a, à coups d’annonces, promis monts et merveilles aux professionnels du lait dont les circuits de distribution ont été fortement grippés ces derniers mois.
Parmi ces solutions miracles, la relance du fameux projet du mastodonte saoudien des produits laitiers El Marai, rappelait récemment Maghreb Emergent, qui n’a pas manqué de rapporter qu’en fin janvier 2020, le ministre du commerce annonçait la fin du règne de la mafia du lait, qu’il venait de désigner comme ennemi public. «Quiconque veut tester la force de l’État après une semaine le verra, qu’il s’agisse d’un commerçant ou d’un distributeur de lait» menaçait-il.