Hier, dimanche 15 août 2021, les Talibans, mouvement fondamentaliste islamiste armé, a poussé les portes du palais présidentiel de la capitale Kaboul pour s’adjuger de nouveau le pouvoir en Afghanistan. Une vague de réfugiés vers les pays voisins ne serait pas à écarter selon les spécialistes.
Les bourses des marchés asiatiques ont tressailli hier, au rythme auquel les nouvelles sur la percée des Talibans vers la capital afghane allait. Il faut dire que l’inquiétude quant à l’impact d’un tel événement sur l’économie de la région est palpable, selon Reuters.
En effet, des pays comme l’Iran et l’Irak se situent à l’ouest de l’Afghanistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan au nord intéressent beaucoup les investisseurs sous réserves de confiance et de stabilité. Mais l’objectif immédiat des marchés financiers dans le région reste le Pakistan à l’est.
Le Pakistan a une dette publique importante, un marché boursier important et dépend d’un programme du FMI de 6 milliards de dollars. La perspective d’années de violence et de vagues de réfugiés augmentera la pression sur ses plans d’assainissement budgétaire. « C’est une situation très préoccupante qui a malheureusement fait reculer la région de nombreuses années », a déclaré Shamaila Khan, responsable de la dette des marchés émergents chez Alliance Bernstein. « Je pense que les pays voisins devront faire face à un afflux de réfugiés dans les mois/années à venir », a t-il ajouté.
Selon Reuters, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime que 400 000 afghans ont fui leur foyer cette année. Seules quelques centaines de ces personnes déplacées ont fui l’Afghanistan, mais le HCR estime qu’il y a 2,6 millions de réfugiés afghans dans le monde, dont 1,4 million au Pakistan et 1 million en Iran.
Les prix des obligations pakistanaises ont déjà chuté de près de 8% cette année, bien que de nombreux analystes financiers pensent que cela a probablement plus à voir avec les retards dans l’obtention de sa dernière tranche d’argent du FMI qu’avec la situation sécuritaire. Près de 10 000 civils pakistanais ont été tués dans des attaques entre 2010 et 2015, selon les chiffres du South Asia Terrorism Portal. Ces chiffres ont baissé depuis, mais il y a des inquiétudes qu’ils vont maintenant augmenter à nouveau.