les acteurs économiques, experts et spécialistes du digital et de la finance en Algérie sont quasi unanimes sur le fait que l’Algérie a pris un grand retard dans sa transition numérique et digitale. Malgré les quelques avancées réalisées jusque-là dans la numérisation de certains services administratifs, le domaine de la finance est complètement, ou presque, délaissé.
Les experts, réunis ce mercredi lors de la matinal du Think-Tank CARE (Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise), sous le thème de « finance digitale en Algérie », ont exposé une panoplie d’arguments qui expliquent l’efficacité de la digitalisation des services monétiques qui pourront être « un nouveau canal d’accès à des unités de monnaies fiduciaires », mais aussi une simplification de la vie quotidienne des citoyens.
A l’instar de tout les services financiers existant en Algérie, le paiement électronique est l’un des projets dont les autorités s’efforcent de vulgariser. « Tous les élément sont requis pour généraliser les paiements électroniques existent, surtout que le taux de bancarisation de la population a atteint les 43% », souligne Mouatassem Boudiaf, Vice-Gouverneur de la Banque d’Algérie. Pour lui, le chemin reste à faire, en sachant que sur les 11,6 millions de cartes interbancaire (CIB), 90% sont utilisé pour retirer du cash dans les DAB et seulement près de 5% servent à effectuer des paiements, en ligne et via TPE.
Les raisons de ce retard d’utilisation des TPE sont expliquées par la réticences des marchands, car ces derniers n’aiment pas être traçable, mais aussi les banques commerciales n’offrent pas assez d’avantages, estime le vice-gouverneur de la BA. Il affirme aussi que « ce n’est pas au régulateur, qui est la banque d’Algérie, de promouvoir le paiement électronique, mais c’est aux banques commerciales de le faire ».
Insister sur les TPE ou passer au Smartphone
Sur la méthode de promouvoir des TPE (terminaux de paiement électronique), l’avocate et membre du Think-tank Care, Hind Benmiloud a critiqué la façon avec laquelle le ministère du commerce à procédé en rendant « obligatoire la disponibilité des TPE dans les commerces ».
Pourtant de nombreux spécialistes estimes que la généralisation des TPE dans les magasins prendra du temps et nécessite d’octroyer, d’ailleurs, beaucoup d’avantages incitatifs au commerçant et aux citoyens, mais surtout une meilleure couverture internet que celle qui existent actuellement, surtout dans les régions enclavées.
Pour Sidali Zerrouki, Directeur Général de Algeria Venture du Ministère délégué à l’économie de la connaissance et des startups, estime qu’au lieu d’imposer les TPE à quelques 700 000 marchands à des coûts qui varient entre 60 000 DA à 100 000 DA, l’Algérie a intérêt à passer directement au paiement mobile et exploiter les 43 millions smartphones qui circulent en Algérie.
Ce modèle, réussi dans les pays de l’Afrique de l’Est (Kenya, Rwanda, Tanzanie) nécessite seulement un réseau mobile, même en 2G, car les transaction instantanée passent via l’USSD (Unstructured Supplementary Service Data).