Depuis le lancement du pompage de gaz vers le Maroc via le Gazoduc Maghreb Europe (GME), l’Espagne n’a pas cessé d’augmenter les volumes du flux. Les dernières données officielles démontrent un approvisionnement intense de gaz par l’Espagne au profit du Maroc.
Selon les chiffres officiels de la société espagnole chargée de la gestion du réseau interne de gaz « Enagas », publiés par le journal « El Confidential », les flux inverse du GME ont enregistré une augmentation de 344%, en ce mois de décembre, par rapport aux mois d’avant.
Les données montrent également une explosion des volumes exportés vers le Maroc, estimés à plus de 800%, si on compare les quantités de gaz pompé en mois de juin à celles de novembre dernier. « Le pompage de gaz est passé de 60 Gigawatt heures (GWH) en juin, à 533 GWH en décembre. Durant cette période, 119 GWH ont été enregistrés en septembre et 328 GWh en octobre » précise la même source.
Ainsi, les données montrent clairement que les quantités de gaz destinées au Maroc, étaient faibles au mois de juin, ce qui coïncide avec une baisse des quantités exportées de l’Algérie vers l’Espagne, en gaz naturel ou liquéfié. Les flux de l’Espagne vers le Maroc ont rapidement augmenté au fil des mois, tout comme les quantités importées par l’Algérie, qui est redevenue le premier fournisseur de gaz de l’Espagne.
L’Espagne en situation de confort grâce à l’Algérie
Il est clair que Madrid, après s’être sentie à l’aise en termes d’approvisionnements en gaz à partir de l’Algérie pour couvrir ses besoins, s’est permis d’augmenter le pompage vers le Maroc. S’il est difficile de prouver l’origine du gaz exporté vers le Maroc, les contrats conclus entre le groupe pétroliers espagnol et Sonatrach, stipulent que « toute destination du gaz algérien autre que celles prévues dans les clauses contractuelles entraîne des bénéfices et des revenus pour Sonatrach, et que la partie algérienne doit en avoir connaissance ».
Il faut rappeler que le ministère de l’Énergie avait menacé, dans un communiqué en avril dernier, de résilier le contrat de gaz naturel avec l’Espagne au cas où une partie de celui-ci serait dirigée vers une destination non stipulée dans le contrat. Une déclaration parvenue après que Madrid a annoncé le début du pompage du gaz, en sens inverse, vers le Maroc par le pipeline Maghreb-Europe.
En mois de juin dernier, le journal espagnol “La Vanguardia”, avait révélé que le gaz transféré par l’Espagne au Maroc, au cours de sa première opération du flux inversé du GME, provenait des États-Unis. La première cargaison de gaz liquéfié a été déchargée à la station de reconversion de Bilbao, en Espagne, avant d’être pompée vers le Maroc, précise le quotidien espagnol.
Avant cette révélation, le journal espagnol El Pais, avait indiqué que le flux de gaz qui a commencé vers Rabat via l’Espagne, était de provenance d’un “fournisseur non identifié”, et que les autorités ont souligné qu’il ne provenait pas d’Algérie.