L’Italie, l’un des pays européens les plus dépendants du gaz russe, cherche à réduire les effets néfastes de la crise ukrainienne sur ses importations gazières.
A cet effet, la diplomatie italienne tente de séduire les décideurs algériens en vue d’une éventuelle augmentation des fournitures de gaz, pour assurer à l’Italie une sécurité énergétique à l’aune du conflit en Ukraine.
Ainsi, selon l’ambassadeur d’Algérie à Rome, Abdelkrim Touahria, «l’Italie pourra compter sur des approvisionnements supplémentaires en gaz algérien au même prix, atteignant, et peut-être dépassant, 30 milliards de mètres cubes dans les mois à venir ».
Pour l’ambassadeur algérien, cité par la presse italienne, le gaz qui transite par le gazoduc transméditerranéen qui traverse la Tunisie et atteint Mazara del Vallo, en Sicile, pourrait réduire considérablement les effets de la crise ukrainienne et des sanctions contre la Russie sur le système d’approvisionnement énergétique italien.
Un accord stratégique italo-algérien en perspective
Selon ce qu’annonce une source gouvernementale italienne, le Premier ministre italien Mario Draghi, effectuera une visite de travail en Algérie lundi prochain, pour ratifier notamment «l’accord stratégique et énergétique italo-algérien».
Cette visite « entre dans le cadre de diverses réunions institutionnelles bilatérales et multilatérales, dont le prochain sommet intergouvernemental à Alger », indique un communiqué du gouvernement italien.
Le déplacement du Premier ministre italien à Alger, fait suite à une conversation téléphonique avec le président Abdelmadjid Tebboune, annoncée il y a quelques jours.
L’Italie a été la première destination des exportations gazières algériennes au premier trimestre 2021, avec une augmentation de 109% par rapport à la même période de 2020. L’Algérie en tant que deuxième fournisseur de gaz à l’Italie, a acquis une part de 35% sur ce marché, contre 16% au cours de la même période en 2020.
L’Italie dépend à plus de 40% du gaz russe et importe 27% de ses besoins d’Algérie, soit environ 22 milliards de m3, à travers le gazoduc Transmed, dont la capacité peut atteindre 30 milliards de m3.