Les exportations de gaz de l’Algérie pourraient connaître un revers majeur suite à la publication d’une proposition de loi européenne recommandant d’imposer à l’avenir des contrôles sur les émissions de méthane dans les importations de l’Union européenne de ce produit stratégique.
Une règlementation qui représente une véritable menace pour l’Algérie, deuxième fournisseur de gaz du vieux continent, après la baisse des approvisionnements en provenance de Russie suite à la guerre d’Ukraine.
Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie, l’Algérie est classée troisième pays dont le taux d’intensité de production de méthane est le plus élevé parmi les fournisseurs mondiaux de pétrole et de gaz. Ce qui menace les efforts du pays pour continuer à se présenter comme une alternative fiable au gaz russe.
Cette nouvelle réglementation – si elle obtient le feu vert – pourrait ramener les exportations de gaz algérien vers l’Europe à la case départ, au moment où le pays cherche à accroître ses approvisionnements en gaz vers les pays du bloc, notamment ceux du sud de l’Europe.
À la lumière de ce scénario inquiétant, la Commission européenne – l’organe exécutif de l’Union européenne – a proposé d’imposer des restrictions sur les émissions de méthane sur les importations de gaz de l’UE à partir de 2030. Une démarche qui exercerait une pression sur les exportateurs mondiaux de combustibles fossiles vers Europe, à l’instar de l’Algérie et les États-Unis, pour réduire les fuites de gaz qui provoquent une augmentation de la température de la planète, selon ce qui est indiqué dans un document consulté par Reuters.
Ce que dit la proposition de loi sur les émissions de méthane
La proposition de loi, qui remonte au 23 octobre 2023, répond aux pressions exercées par le Parlement européen et certains grands pays de l’Union européenne, dont la France, qui veulent exiger une loi visant à lutter contre les émissions de méthane dans les pays d’Europe.
Le méthane est le principal composant du gaz naturel que les pays utilisent dans les centrales électriques et pour chauffer les habitations. Il est également inclus dans la liste des gaz à effet de serre et est également classé comme le troisième facteur de changement climatique après le dioxyde de carbone. Il est connu pour son effet important sur l’augmentation des températures lorsqu’il s’échappe dans l’atmosphère.
Ainsi, la nouvelle loi obligerait les exportateurs de gaz à réduire les émissions de méthane dans l’atmosphère provenant des installations pétrolières et gazières. Les scientifiques affirment qu’une réduction rapide des émissions de méthane est indispensable au cours de la décennie en cours si le monde veut réduire la température de la planète à 1,5 degré Celsius et éviter ses effets dévastateurs sur l’homme et la nature.