L’inflation galopante et l’anarchie qui règne dans les marchés, dopées par une spéculation sur les produits alimentaires de large consommation, ont fait des viandes rouge et blanche un produit de luxe, inaccessible non seulement pour les familles modestes, mais aussi pour ceux des revenus moyens.
Pour contrôler et stabiliser les prix dans les marchés, les autorités ont enfin annoncé l’autorisation de « l’importation de la viande rouge et blanche (poulet) » en appelant les opérateurs économiques (importateurs) « à déposer leurs dossiers pour l’obtention des autorisations sanitaires pour pouvoir importer ces viandes selon un communiqué du ministère de l’Agriculture et du développement rural, cité par les médias.
Selon la même source, le ministère précise que la procédure se déroulera à travers le portail électronique dédié à cette opération : pslmadr.aosa.dz, et ce, durant la période allant du 10 septembre au 20 du même mois. Une courte durée qui laisse des interrogations sur la vraie intention des autorités de recourir à l’importation pour couvrir les besoins du marché.
En plus de l’importation de la viande blanche, le ministère de l’Agriculture indique que des autorisations seront délivrées pour « l’importation des viandes rouges, notamment de bœuf frais, congelé et emballé sous vide, ainsi que de viande d’agneau fraîche, réfrigérée et congelée ».
Quel impact sur les prix ?
Il est à noter que le recours à l’importation des viandes blanches et rouges n’intervient pas seulement dans un contexte économique difficile conjugué à une mauvaise gestion du secteur du commerce, mais également en période de sècheresse qui a durement frappé les filières ovines, bovine et avicole, ainsi que la hausse vertigineuse des prix des aliments de bétail sur le marché mondial.
Pour rappel, en février 2023, les autorités ont autorisé l’importation de plus de 20 000 tonnes de viande rouge congelée et sous-vide pour couvrir les besoins du marché local durant le mois de ramadan. Une démarche qui n’a pas fait effet sur les prix de la viande fraiche locale, malgré le prix plafonné à 1200 dinars (DA) le kilo pour la viande importée.
Dans les marchés d’Alger, les prix de la viande blanche, de la viande de veau et celle de l’agneau battent des records. Le kilo de viande de l’agneau a atteint les 2500 DA, celle du veau varie entre 1900 DA à 2400 DA. Le prix du poulet a atteint 550 DA le kilo.