Les cinq plus grandes compagnies pétrolières dans le monde, en l’occurrence ; BP, Chevron, ExxonMobil, Royal Dutch Shell et Total, ont enregistré un total de près de 53 milliards de dollars de pertes nettes au deuxième trimestre 2020.
Ces pertes ont été engendrées par la chute des cours du pétrole durant la crise sanitaire, au point de basculer, brièvement, en zone négative, poussant les opérateurs à payer pour qu’on les débarrasse de leurs barils.
Les spécialistes estiment aussi que ces résultats négatifs, sont marqués par d’énormes dépréciations. Les compagnies pétrolières ont revu la valeur comptable de leurs actifs au regard de cours du pétrole plus bas prévus ces prochaines années, mais aussi d’une transition énergétique qui s’accélère.
Les groupes européens plus chanceux que leurs concurrents américains
Dans cette tendance à la perte, les groupes pétroliers européens s’en sont toutefois plutôt mieux sortis que leurs concurrents américains, parvenant même pour certains à dégager des bénéfices hors éléments exceptionnels.
Shell et Total ont ainsi bénéficié de l’apport de leurs activités de négoce, qui consistent à acheter et vendre les hydrocarbures sur les marchés. Des activités spéculatives qui se portent en général bien dans les moments difficiles.
Mais force est d’admettre que la situation reste globalement difficile pour toutes les entreprises du secteur, qui ont dû rapidement adopter des mesures pour réduire leurs coûts et leurs investissements.
Selon les analystes, les approbations de nouveaux projets pétroliers et gaziers devraient ainsi chuter de plus de 75% cette année par rapport à 2019.
Ces difficultés accentuent aussi la pression sur les géants du secteur pour qu’ils accélèrent leur mue vers les énergies moins émettrices de gaz à effet de serre, comme l’électricité d’origine renouvelable, dont les revenus sont aussi plus prometteurs.
Dans cette perspective, BP vient d’annoncer vouloir décupler ses investissements dans les énergies à faible émission de carbone d’ici à 2030, avec un repli de 40% de sa production d’hydrocarbures.