Le Professeur des universités et spécialiste des questions financières et économiques, Nour Meddahi, s’est exprimé ce mercredi, dans l’Invité du Direct de Radio M, sur l’affaire de la séparation entre la multinationale néerlandaise Veon et l’opérateur téléphonique Djezzy.
Selon Meddahi, Veon veut sortir de l’Algérie « avant que le dinar baisse ». « S’ils attendront six mois ou une année, la valeur de leur entreprise sera plus faible », a-t-il estimé.
Pour l’expert financier, le marché de la téléphonie en Algérie est très porteur et ce n’est pas la raison d’une faiblesse de ce marché qui a poussé Veon de se retirer de l’Algérie. « Mais le marché algérien par contre, n’est pas rentable quand il est converti en dollars », a-t-il fait savoir.
Selon l’invité du direct, la dévaluation du dinar va se répercuter sur les actions du groupe néerlandais en bourse. « Peut-être qu’il y a d’autres paramètres qu’ils ont poussé Veon à se détacher de Djezzy et que je ne connais pas, mais je pense que la dévaluation du dinar joue un grand rôle dans cette affaire », a-t-il estimé
Dans le même sens, l’invité de Radio M a jugé que Djezzy est l’entreprise la plus simple et la plus facile à récupérer par le gouvernement. « S’il existe une entreprise qui soit très simple à privatiser c’est bien Djezzy », a-t-il estimé. L’expert a argumenté son analyse par le fait que les comptes bancaires de Djezzy sont accessibles. « L’Etat devrait obliger l’opérateur néerlandais de sortir à travers la bourse d’Alger », a-t-il insisté.
Pour Nour Meddahi, le gouvernement algérien ne doit pas mettre un seul dollar dans l’achat des actions de Véon, mais il doit trouver un acheteur. « On peut faire une offre d’achat au grand public à travers la bourse d’Alger à hauteur de 20%, ou alors proposer à Cevital d’accroitre sa part dans les actions de Djezzy », a-t-il proposé.
Dans ce même contexte, l’expert préconise qu’un acheteur étranger est plus difficile à trouver en ce moment, du fait que le dinar est en baisse. « Cela ne va pas pousser les investisseurs étrangers à acheter la part de Veon », a-t-il conclu.
Rappelons que la multinationale néerlandaise Veon a annoncé ce jeudi 1er juillet, sa décision de quitter l’Algérie, en proposant la vente à l’État algérien de la totalité de ses parts détenues dans l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy. Veon détient 45,57% des parts dans Optimum Télécom Algérie, qui détient l’opérateur Djezzy.