L’organisation terroriste Daech aurait 46 comptes sur le réseau social Twitter et des milliers de comptes sur Facebook, selon des chercheurs tunisiens qui ont participé à un colloque scientifique sur le thème « L’affaire religieuse dans les réseaux sociaux ».
Selon les propos de l’universitaire Iqbel Gharbi Ltifi, repris jeudi par l’Agence TAP, l’organisation terroriste Etat Islamique produit des contenus de propagande adaptés aux spécificités culturelles et géographiques de la communauté de chaque population cible. Elle produit des chansons au rythme du Rap en France, au rythme de la musique turque en Turquie, au rythme de la musique soufie dans les pays du Maghreb, a-t-elle averti.
Iqbel Gharbi Ltifi pense que « grâce à ses publications, notamment les chansons, les vidéos, les images et les jeux, cette organisation cherche à gagner en notoriété et à mettre en valeur son image».
Elle a souligné que l’organisation poste ses publications dans le Dark net qui, a-t-elle précisé, sont des espaces où l’on peut publier des messages sans avoir à révéler son identité. Khilafabook, Al Eetisam, Al Sakil, Anbaa, Al baraka, sont tous des sites d’échanges d’information dédiés aux membres de cette organisation » a-t-elle mis en garde.
La propagande djihadiste
Même Sadok Hammami, enseignant en sciences des médias et directeur du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC), a mis en garde contre l’usage des nouveaux médias et plus particulièrement les réseaux sociaux à des fins terroristes et propagandistes.
« Les nouveaux médias, notamment les réseaux sociaux peuvent servir d’outil de propagande notamment au service des hors-la-loi », a-t-il affirmé en marge du même colloque scientifique.
Les nouveaux médias sont, selon lui, des espaces qui permettent aux émetteurs de s’adresser à des millions de personnes à la fois, a-t-il prévenu avant d’ajouter que l’usage de ces réseaux pour la propagande terroriste a plus ou moins diminué.
Les administrateurs des réseaux sociaux ont pris conscience de l’usage de leur plateforme à des fins terroristes et ont réagi à ces pratiques, a-t-il assuré. Il faut souligner que les organisations extrémistes, notamment Daech, auraient réussi à recruter près de 7.000 Tunisiens, 1.500 recrues marocaines et 250 Algériens. Selon Irin, réseau mondial d’information spécialisé dans la couverture des crises humanitaires.