« Le photovoltaïque ce n’est que de l’énergie électrique, et ça ne nous permet pas d’exporter », fait remarquer l’expert.
« L’incohérence d’une vision à long terme pour le développement du secteur de l’énergie renouvelable, fait que nous n’arrivons pas à avancer », a déclaré sur Radio M, Tewfik Hasni, ex-vice-président de Sonatrach et expert en transition énergétique.
Pour Hasni, une stratégie cohérente part d’une volonté politique visant à aller jusqu’au bout des programmes tracés. Mais les contraintes qui existent du côté des pouvoirs publics en Algérie, notamment l’instabilité des acteurs politiques, empêchent la mise en place d’un programme fiable des énergies renouvelables.
Selon l’expert, cette incohérence est aussi liée à une conjoncture marquée par la rareté des sources de financement. Il a également pointé l’existence de difficultés en matière d’arbitrage. « Aujourd’hui, on ne sait pas si on doit s’appuyer sur les énergies fossiles pour continuer à financer les projets, ou s’il faut accorder la priorité aux énergies renouvelables, en sachant que les retombées d’un tel choix ne seront pas palpables dans l’immédiat », a-t-il expliqué.
L’ex-vice-président de Sonatrach fait remarquer, en outre, que plusieurs facteurs bloquent le développement des énergies renouvelables en Algérie. Il évoque, entre autres, les contraintes liées au blocage des financements extérieurs, par peur de l’endettement mais aussi la règle 51/49 imposée à l’investissement étranger. Pour l’expert, cette règle devrait être limitée aux secteurs stratégiques uniquement.
Il estime, d’autre part, que l’Algérie doit faire le nécessaire afin de se positionner comme pays exportateur d’électricité verte. « La sécurité du pays dépend de ce positionnement. Nous devons rester le fournisseur énergétique principal de l’Europe en gaz et en électricité. 60% du gaz qu’on exporte est destiné à produire de l’électricité », a-t-il rappelé.
Evoquant le projet de mise en place d’une capacité de production de 4000 MW d’électricité en énergie renouvelable, pense qu’il ne faut en aucun cas lier la partie de production énergétique à celle relative à la production de composants industriels.
« Le photovoltaïque ce n’est que de l’énergie électrique, et ça ne nous permet pas d’exporter. Le potentiel de l’Algérie est dans le solaire thermique. C’est ce qui peut nous faciliter l’accès au marché international », a-t-il signalé.