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Hydrocarbures

L’Algérie entretient les causes du trafic du carburant avec ses voisins

Par Maghreb Émergent
février 18, 2014
L’Algérie entretient les causes du trafic du carburant avec ses voisins

Trabendo carburant

L’Algérie a réaffirmé que la révision des prix des prix de l’énergie n’est pas à l’ordre du jour alors qu’au Maroc et en Tunisie des politiques de diminution des subventions sont engagées. L’écart va se creuser encore entre l’Algérie et ses voisins maghrébins, de quoi renforcer un trafic transfrontalier déjà florissant, selon une étude très instructive de la Banque Mondiale.

 

 Le chef du gouvernement marocain, Abelilah Benkirane, a fini par introduire sa réforme de la Caisse de compensation. Elle passera d’abord par un abandon progressif du soutien des prix des produits pétroliers et connaitra son application en 2014. L’abandon du soutien de l’Etat ne concernera que l’essence super et le fuel industriel, destiné aux grandes industries, alors que la gasoil domestique restera encore un produit subventionné. Dorénavant, selon cette mesure, le prix de l’essence super sera indexé sur celui du marché international, de même que pour le fuel industriel. En outre, le prix de ces deux produits, sera revu tous les 1er et le 16 de chaque mois. A fin octobre prochain, la réduction de la subvention du gasoil passera à 0,80 dirham le litre seulement contre 2,15 dirhams actuellement. En octobre 2014, le litre de gasoil passera à 9,89 DH contre 8,54 DH actuellement, et sera en fait assujetti à l’indexation des prix des produits énergétiques. Cette mesure est destinée à soulager la caisse de compensation. La charge annuelle des produits énergétiques coûte à l’Etat marocain plus de 25 milliards de dirhams (un dollar = 8.16 dirhams), entre pétrole brut, produits dérivés et gaz. La loi de Finances 2014 prévoit un budget pour la caisse de compensation de 41 milliards de dirhams, dont plus de la moitié pour le soutien des prix des produits pétroliers.

 

La Tunisie sous la pression du FMI

 

 La Tunisie semble se préparer à prendre en 2014 le même chemin que le Maroc. Les mesures budgétaires prises par le gouvernement tunisien pour répondre aux conditions du prêt accordé par le Fonds monétaire international (FMI) comportent des augmentations des prix du carburant et de la baguette, indiquent des documents confidentiels révélés par le site d’informations tunisien Nawaat. Selon un document émanant du Ministère tunisien du Commerce, le gouvernement a planifié deux augmentations des prix du carburant, une première de 3 % au mois de février et une seconde de 5 % au mois d’août.  « En plus de ces augmentations, le Ministère de l’Industrie et la Présidence du Gouvernement mettront en œuvre une formule de “fixation automatique du prix du carburant”, ajoute le site d’informations tunisien, qui explique qu’il  » s’agit d’un mécanisme permettant aux prix locaux d’être ajustés, d’une manière “dépolitisée”, proportionnellement aux prix internationaux ». L’application de nouveaux tarifs pour les produits énergétiques fait partie des six mesures auxquelles doit répondre la Tunisie pour obtenir le déblocage de la deuxième tranche du prêt de 1.7 milliard de dollars accordé en juin 2013 à la Tunisie par le Fonds monétaire international (FMI), indique Nawaat qui cite un extrait d’une « note sur les prochaines étapes dans le cadre du stand-by avec le FMI », émanant de la Banque centrale tunisienne (BCT) en date du 3 janvier.

 

 Trafic de carburants : Plus de 500 millions de dollars avec la Tunisie

 

 Ces annonces interviennent au moment de la présentation   mercredi 5 février au siège de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) lors d’une journée sous le thème de la contrebande et du commerce parallèle en Tunisie, d’une étude de la Banque mondiale, intitulée « L’estimation du commerce informel à travers les frontières terrestres de la Tunisie ».Cette dernière  estime que  « grossièrement 25 % des carburants consommé en Tunisie » provient d’importations informelles à partir de l’Algérie. « Les raisons principales derrière ce commerce informel à grande échelle sont les différences des niveaux de subventions de chaque côté de la frontière », souligne l’étude. Le commerce informel de carburant est devenu « significatif » ces derniers temps, conséquence des deux dernières augmentations du prix d’essence à la pompe en Tunisie, « qui a élargi l’écart dans des prix entre les deux pays voisins. Le carburant coûte actuellement en Algérie un dixième du prix à la pompe en Tunisie ». Toujours selon cette étude c’est une flotte de pas moins de 3000 camions qui serait impliqués dans le commerce informel entre l’Algérie et la Tunisie pour une valeur marchande estimée, rien que pour le carburant, à 882 millions de DT (soit plus de 554 millions de dollars). Le creusement de l’écart entre les prix ne pourra que rendre attractif le trafic transfrontalier malgré le raidissement épisodique des contrôles du côté algérien.

 

 

 

 

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