L’Algérie envisage de se lancer, à travers la société de distribution et de commercialisation des produits pétroliers et dérivés (Naftal), dans le développement du GNL marin utilisé par certains pays comme nouveau carburant dans le transport maritime.
Ce projet a été examiné lors d’un séminaire international sur le GNL marin organisé lundi à Alger par Naftal afin de présenter les opportunités de développement de cette filière en Algérie. Pour le secrétaire général du ministère de l’Energie, M. Ahmed Messili, ce projet vise à introduire le GNL marin comme combustible pour les navires.
Il s’agit d’une « technologie émergente » qui commence à être utilisée par certains pays et pour laquelle les perspectives de croissance sont « prometteuses » alors que l’Algérie est un grand producteur de GNL, a-t-il souligné.
L’utilisation du GNL marin pourrait placer, encore une fois, l’Algérie comme un « acteur important » dans ce domaine, a-t-il avancé lors de cette rencontre. Un responsable auprès de Naftal, Samir Houghlaouen, a relevé que même si les conditions actuelles ne permettaient pas l’expansion du GNL marin, son avenir demeure, cependant, prometteur en raison de l’utilisation grandissante du gaz naturel dans le transport mondial.
Il a également observé que les actions entreprises pour la protection de l’environnement dans le transport maritime mondial avaient contribué à établir un consensus international sur la nécessité de mettre en oeuvre des règles rigoureuses pour protéger l’espace maritime, qui consistent à augmenter la part des combustibles propres dans le soutage des navires.
Se positionner comme un « acteur de premier plan »
De par sa position géographique et l’étendue de son espace marin, a-t-il poursuivi, l’Algérie devrait se préparer, désormais, à se positionner comme un « acteur de premier plan » dans le soutage des navires traversant la méditerranée au GNL marin.
Il a, alors, considéré que la méditerranée était appelée à devenir un grand centre de soutage au monde rivalisant avec ceux de Singapour ou de Fujaïrah qui regroupent, à eux seuls, 20% du commerce de soutage au monde. Pour illustrer l’étendue de ce marché dont l’Algérie doit tirer profit, M. Houghlaouen a indiqué que le trafic maritime au niveau des ports méditerranéens avait enregistré une croissance moyenne de 7% entre 2008 et 2013.
Par leur position géostratégique, les ports de Gibraltar, Algeciras et Ceuta représentent le coeur du trafic marchand avec plus de 220.000 navires qui sont passés par le détroit de Gibraltar en 2012, selon lui. Il ressort des interventions des experts et des responsables présents à ce séminaire international que l’Algérie devrait réunir, préalablement, certaines conditions pour la mise sur pied de ce projet d’envergure.
Réhabiliter les usines classiques de liquéfaction de gaz
Le développement de cette filière a, en effet, besoin de réhabiliter les usines classiques de liquéfaction de gaz pour produire du GNL marin, d’élaborer des estimations des investissements nécessaires à cette opération, de déterminer les critères techniques concernant les installations de soutage de GNL au niveau des ports ainsi que les critères de choix des ports qui seront utilisés à cet effet, selon les spécialistes.
Il reste que la conversion des navires au GNL nécessite un arrêt de six mois, ce qui constitue une contrainte qui influera négativement sur les revenus financiers des armateurs, ont-ils avancé. Selon le P-dg de Naftal, M. Said Akretche, Naftal a déjà enregistré des demandes d’armateurs algériens pour ce nouveau combustible. Cette entreprise dispose de six centres de soutage des navires situés à Alger, Oran, Annaba, Bejaia, Skikda et Bethouia.