Les chiffres du 1er trimestre 2015 confirment la vigueur du secteur automobile marocain, qui pèse dorénavant pour près de 20% des exportations totales du pays. Les exportations de l’automobile, véhicules et composants, ont bondi en 2014 de 26,2% et atteint 39,8 milliards de dirhams, environ 3,65 milliards d’euro, soit près de 20% des exportations totales du Maroc.
L’industrie automobile marocaine a pu conserver une bonne tendance d’évolution et promouvoir son intégration dans la chaîne de valeur mondiale, réalisant au cours de ces dernières années des performances remarquables : une croissance significative, notamment en termes d’emplois avec près de 70.000 emplois en 2012 et d’exportations de plus de 31 milliards de dirhams. C’est ce qui ressort d’un rapport daté de mars 2015 de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières au Ministère des Finances et de l’Economie du Maroc. Le même document intitulé « Le secteur automobile au Maroc : vers un meilleur positionnement dans la chaîne de valeur mondiale », souligne toutefois, que même si les perspectives d’évolution du secteur demeurent très prometteuses, « il n’en demeure pas moins que des défis restent à relever, notamment, en termes d’intégration industrielle, de logistique, de diversification des marchés à l’export en s’orientant davantage vers les marchés de l’Afrique et de l’Asie et de disponibilité de ressources humaines qualifiées ». Dans ce cadre et bien que des dispositifs de formation de profils qualifiés à l’horizon 2015 aient été mis en place, force est de souligner la persistance d’un déficit en matière de profils pointus, notamment en relation avec les nouvelles niches à développer dans le secteur (Recherche et développement, plasturgie, emboutissage, systèmes de sécurité…).
Nouveau plan pour une nouvelle impulsion
Pour y faire face et afin d’assoir les conditions de la création d’un tissu automobile avec une chaîne de valeur plus intégrée dans un contexte de mutations mondiales, le nouveau plan d’accélération industriel 2014-2020 est venu pour donner une nouvelle impulsion au secteur (Fonds d’Investissement Industriel de 20 milliards de dirhams dont une enveloppe de 3 milliards a été, dores et déjà, mobilisée dans le cadre de la Loi de Finances 2014, 1000 Ha de foncier destiné à la location, accès au financement…) et ce, dans le cadre d’une convention qui vise à renforcer le développement de son taux d’intégration locale (de 45 à 65% à l’horizon 2020), créer 90.000 postes d’emploi additionnels et atteindre une capacité de production de 400.000 véhicules. « Il s’agit d’une approche qui vise le développement des écosystèmes autour d’entreprises locomotives, et ce dans l’objectif de créer une nouvelle dynamique et une nouvelle relation entre les grandes structures et les petites et moyennes entreprises, afin qu’une fertilisation croisée puisse se mettre en place. Dans ce cadre, il a été procédé au mois d’octobre 2014 au lancement de 4 projets d’écosystèmes permettant, à eux seuls, la création de 56.000 postes d’emploi, soit 62% de l’objectif escompté.
Une part de 26% de la production africaine pour le Maroc
Rappelons que le Maroc est le 4e marché automobile en Afrique, après l’Afrique du Sud, l’Egypte et l’Algérie avec une part de 7% de la demande africaine (1.653.058 unités en 2013), qui ne représente, quant à elle, que 2% de la demande automobile mondiale en 2013. Ce qui revient à une part nationale dépassant à peine 0,14% de la demande mondiale. D’autre part, le Maroc est le 2e producteur automobile en Afrique, après l’Afrique du Sud, avec une part de 26% de la production africaine (636.519 véhicules), qui ne représente, quant à elle, que 0,73% de la production automobile mondiale en 2013. Ce qui revient à une part nationale dépassant à peine 0,2% de la production mondiale (0,1% en 2012). Cette part tend, toutefois, à se renforcer d’année en année compte tenu de l’essor remarquable que connaît le segment de la construction avec l’entrée en service de la deuxième tranche du projet Renault ainsi que les efforts déployés dans le cadre de l’amélioration de l’offre Maroc automobile pour pouvoir attirer de nouveaux investissements et encourager, notamment, l’arrivée de nouveaux constructeurs au Maroc.