Les autorités algériennes qui ont mis sous le coude le dossier du schiste après les manifestations du sud en 2015, ont commencé à en parler, à nouveau, à partir de septembre dernier.
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), a mis en garde dans un rapport publié jeudi, contre l’exploitation du gaz de schiste au détriment des énergies renouvelables. Le message est adressé particulièrement aux pays disposant d’un grand potentiel dans le renouvelable.
Le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi, a déclaré que “le changement climatique implique que tous les pays doivent, de toute urgence, se désengager des énergies fossiles et notamment du gaz de schiste”.
Ainsi, ce nouveau rapport de la CNUCED sur le gaz de schiste, estime que les investissements dans cette filière ne devraient en aucun cas être effectués au détriment du déploiement des énergies renouvelables et des stratégies d’efficacité énergétique.
Dans ce rapport, des réserves ont été émises quant aux « grandes quantités d’eau utilisées par la fracturation hydraulique, ainsi que les risques potentiels que ferait encourir ce type d’opérations sur la qualité de ces ressources, notamment par le biais de la contamination des eaux souterraines et de surface»,
Un message clair de la part des Nations unies, destiné aux pays ayant la possibilité de développer des sources d’énergies moins risquées sur le plan environnemental et en passe d’entamer une transition énergétique basée sur des ressources propres et durables.
L’Algérie, qui dispose d’un des gisements solaires les plus importants au monde, (2000 heures annuellement et un maximum de 3900 heures dans les Hauts Plateaux et le Sahara), se positionne parmi les pays qui doivent absolument revoir leur politique énergétique et faire le choix le mieux adapté à leur situation géographique, économique et sociale.
Les autorités algériennes croient au schiste
Les autorités algériennes qui ont mis sous le coude le dossier du schiste après les manifestations du sud en 2015, ont commencé à en parler, à nouveau, à partir de septembre dernier lorsque le Premier ministre a parlé de la possibilité d’exploitation du gaz de schiste par l’Algérie. En mars dernier, lors de la cérémonie d’ouverture du salon international sur l’industrie pétrolière et gazière (NAPEC), le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni vanté le potentiel algérien en matière de schiste devant les représentants de firmes internationales. Il avait indiqué, toutefois, que l’exploitation de cette source d’énergie était encore à l’étude.
Le rapport de la Cnuced a été publié le jour même où le P-DG de Sonatrach Abdelmoumene Ould Kaddour parler, à In Salah, du gaz de schiste. Mais c’est au niveau des zaouias de la région que le patron de la compagnie publique a choisi de parler du potentiel du pays en matière de gaz de schiste.
Devant les chouyoukhs, le patron de la Sonatrach a déclaré que «l’exploitation du gaz de schiste rapporterait 67 milliards de dollars de revenus supplémentaires d’ici 2030, dont 50% seront réinvestis, ce qui permettra de mieux investir dans les projets de développement de l’économie locale», rapporte l’agence britannique Reuters.