L’achat par Etisalt des 17% d’actions flottantes de Maroc Telecom a été jugé comme pouvant menacer les intérêts du Maroc. S’il avait été autorisé, le groupe émirati, qui a déjà acquis les 53% de Vivendi dans le capital de l’opérateur marocain, posséderait 70% de ses actions, les 30% restants appartenant à l’Etat marocain.
L’offre publique d’achat (OPA) lancée mardi par l’opérateur de téléphonie émirati Etisalat sur Maroc Telecom a été rejetée hier par le gendarme de la bourse de Casablanca, le Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM). Motif: elle serait préjudiciable aux intérêts marocains.
Mardi dernier, le géant émirati des télécoms avait lancé une OPA sur les 17% d’actions flottantes de l’opérateur marocain. Son offre intervenait moins d’une semaine après qu’il ait racheté, pour 4,1 milliards d’euros, les 53% du Français Vivendi dans le capital de cette société.
Devenu l’actionnaire majoritaire de Maroc Telecom, le groupe émirati devait, selon les règlements marocains, lancer cette OPA. Le CDVM s’est basé, pour la rejeter, sur l’article 29 de la loi 26-03 relative aux offres publiques sur le marché boursier. En application de cet article, il devait, en effet, en référer à l’administration (ministère, etc..) qui doit juger si les intérêts stratégiques ou autres du pays sont menacées ou non par une telle Offre. Selon la presse marocaine, l’avis des autorités marocaines a été défavorable.
Toutefois, des observateurs cités par la presse marocaine estiment qu’il s’agissait là d’un arrangement entre l’Etat marocain et le groupe émirati, obligé de faire cette offre pour satisfaire aux règlements régissant le marché des valeurs mais qui n’avait pas les moyens financiers de racheter ces 17% d’actions flottantes.
Pour rappel, l’Etat marocain détient 30% des actions de Maroc Telecom qui ne sont ni transférables ni négociables.