Bruxelles tient au gaz algérien et affirme que sa stratégie énergétique s’appuie sur un renforcement de la coopération avec l’Algérie.
Le Commissaire européen à l’énergie et au climat, Miguel Arias Canete, a réaffirmé son engagement à renforcer la coopération entre l’Union européenne (UE) et l’Algérie dans le domaine de l’énergie, qualifiant cette coopération de « priorité » que la stratégie énergétique de Bruxelles avait adoptée au début de l’année 2015.
Dans une contribution publiée lundi par la revue « The Parliament », le commissaire européen à l’énergie a souligné que la coopération énergétique au plan bilatéral demeure « cruciale » en particulier avec l’Algérie, plus grand pays d’Afrique et partenaire d’ »une importance vitale » pour l’UE. M. Canete a rappelé que l’Algérie est le troisième fournisseur de gaz de l’UE après la Russie et la Norvège et que l’UE est le plus grand importateur de gaz algérien, affirmant que « l’Algérie a toujours été un fournisseur de gaz très fiable pour l’UE ».
Les ressources de gaz en Algérie, y compris le gaz de schiste, sont énormes, a-t-il fait remarquer, relevant l’existence d’un « réel besoin » d’investissements dans de nouveaux projets d’exploration et de production de gaz.
L’UE soutient Alger dans ses projets d’énergie verte
« C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de travailler ensemble pour identifier les facteurs qui entravent les investissements et proposer des mesures incitatives à l’investissement », a-t-il indiqué.
Le commissaire européen à l’énergie a marqué, en outre, la disponibilité de l’UE à « soutenir l’Algérie » dans la mise en oeuvre de sa stratégie nationale pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, soulignant que la Commission européenne qui ambitionne de faire de l’Europe le leader mondial dans les énergies renouvelables, envisage de travailler avec ses partenaires algériens pour identifier les besoins et les projets de coopération possibles.
Selon Canete, l’Algérie dispose d’un énorme potentiel dans le domaine des énergies renouvelables avec des plans ambitieux pour les développer.
Les autorités algériennes avaient sollicité le soutien de l’UE pour développer les énergies renouvelables, notamment en ce qui concerne le renforcement des capacités institutionnelles, l’amélioration et la mise en oeuvre du cadre législatif et réglementaire, la formation professionnelle, la recherche et développement ainsi que le transfert de technologie.
Evoquant la feuille de route des prochaines étapes de la mise en oeuvre du partenariat stratégique Algérie UE dans le domaine de l’énergie, M. Canete a fait savoir que deux groupes d’experts seront établis dans les prochaines semaines et un « Forum d’affaires » sera organisé à Alger, courant 2016.
Réduire la dépendance du gaz russe
« Ce Forum permettra de réunir représentants algériens avec représentants de l’industrie de l’énergie renouvelable et de gaz en Europe, pour discuter des voies et moyens de faciliter de nouveaux investissements européens dans le secteur de l’énergie en Algérie », a-t-il indiqué.
En rappelant la sécurité de l’approvisionnement énergétique comme dimension majeure du projet de l’Union de l’énergie, M. Canete a souligné l’importance d’établir des partenariats stratégiques et diversifiés avec les pays de la région.
Il a indiqué que l’UE a identifié trois priorités pour accroître sa sécurité énergétique et réduire sa dépendance à un fournisseur unique (la Russie), à savoir : le développement du corridor sud pour le gaz, le développement du marché du GNL en Europe et la création d’un hub gazier en Méditerranée.
« L’UE reconnaît clairement l’importance de la région méditerranéenne et son rôle dans la stratégie de l’union de l’énergie, tant au niveau régional que bilatéral », a-t-il indiqué.
Sur le plan régional, il a évoqué les trois plateformes euro-méditerranéennes sur le gaz naturel, lancée officiellement à Bruxelles en juin 2015, sur l’intégration des systèmes d’électricité, mise en place à Rabat en octobre 2015, et sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique qui sera lancée au courant de l’année 2016.
Qualifiant ces plateformes « d’instruments efficaces », M. Canete a mis l’accent sur la plateforme sur le gaz, qui, selon lui, apportera des avantages à tous les partenaires de l’Union pour le Méditerranée (UpM), qu’ils soient producteurs, importateurs ou exportateurs de gaz