La chute de la valeur du Dinar met en péril l’industrie pharmaceutique nationale encore naissante a averti, mardi, le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Abdelouahed Kerrar sur le plateau de la webradio RadioM.
L’industrie pharmaceutique qui s’est développée d’une manière spectaculaire après les mesures « protectionnistes » prises en 2008 est en train de subir les contrecoups de la chute du Dinar, amorcée depuis 2014, après l’effondrement des revenus pétroliers de l’Algérie.
La baisse de la valeur de la monnaie nationale qui a dépassé les 30% depuis 2014, a poussé des industriels à arrêter la production de certains médicaments pour lesquels ils ont des marges négatives, a révélé ce mardi le président de l’UNOP, Abdelouahed Kerrar.
Selon ses explications, le médicament fabriqué localement qui coûtait 250 DA il y a deux ans coûte toujours 250 DA par ce qu’il est enregistré en Dinars. Tandis que le médicament importé « enregistré en devises » qui coûtait 200 DA coûte aujourd’hui 350 DA.
L’invité du « Direct » de RadioM a expliqué que le prix du médicament fabriqué localement « n’a pas bougé » parce qu’il suit une durée de la décision d’enregistrement qui est de 5 ans.
Le président de l’UNOP a indiqué que les autorités sanitaires du pays ont été saisies du problème qui va paradoxalement à l’encontre de la politique de la production nationale en médicaments amorcée en 2008.
Une mort programmée
« Aujourd’hui nos coûts sont en train d’augmenter et nos marges sont en train de diminuer », a-t-il souligné, précisant que les membres de l’UNUP ont des marges négatives pour une centaine de produits dans pratiquement toutes les catégories thérapeutiques.
Pour lui, les autorités sanitaires imposent aux producteurs les plus haut standards dans les installations et les matières premières « mais en même temps elles nous poussent à baisser nos prix d’une manière drastique ».
« A un certain moment il y a un arbitrage à faire et cet arbitrage doit se faire sur la réalité des coûts qui va se répercuter sur le prix », a-t-il enchainé, précisant que certain producteurs ont arrêté les médicaments pour lesquels ils ont des marges négatives.
Cette situation qu’il qualifie de « premier symptôme d’une mort programmée » risque de casser l’ »élan » de cette industrie pharmaceutique algérienne naissante qui a généré une baisse significative de facture des importations.
Cette industrie couvre entre 45 et 50% des besoins nationaux en médicament à » la faveur des dispositions courageuses qu’a prises l’Etat en 2008 en protégeant la production locale d’une manière progressive » a souligné l’orateur.
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