Le leader populiste de l’extrême droite néerlandaise Geert Wilders a soulevé une vague d’indignation aux Pays Bas après avoir invité ses partisans à entonner une chanson aux relents racistes et anti-marocains lors d’un meeting à La Haye, à la veille des élections municipales.
Le chef du Parti de la liberté PVV, 4e force politique du pays, a demandé à ses partisans « s’ils souhaitaient plus de marocains ou moins de marocains aux Pays Bas, ». Les dizaines de militants ont applaudi en criant en chœur : « moins, moins, moins », ce à quoi Wilders a répondu : « Ok, nous allons nous en occuper ». L’incident a été condamné par les médias et de nombreuses associations de défenses des marocains des Pays Bas, qui comptent parmi les plus importantes communautés étrangères dans le pays.
Des organisations ont appelé à répertorier toutes les déclarations publiques de Geert Wilders afin de s’en servir comme pièces à conviction pour engager des poursuites judiciaires pour apologie de la haine et de la discrimination raciale. Le service du procureur a reçu des dizaines de plaintes contre Wilders, tandis que les réseaux sociaux se sont enflammés avec des posts comparant Wilders à Adolf Hitler.
Propos « répugnants »
Les médias néerlandais, connus pour leur légendaire neutralité vis-à-vis des politiques, ont unanimement critiqué les propos de Wilders, dont les attaques contre les musulmans en général et les marocains en particulier sont légion. « Honte à toi » a lancé le rédacteur en chef adjoint de RTL Nieuws Pieter Klein en direction du chef populiste, n’hésitant pas à qualifier sa sortie de « répugnantes », « à vomir ». Sjors Frölich, rédacteur en chef de BNR Nieuwsradio a lui aussi pris position en appelant les députés de l’Assemblée à quitter l’hémicycle au moment où Wilders prendra la parole. Sur les réseaux sociaux, une page « Je porte plainte contre Geert Wilders » a réuni des dizaines de milliers de fans en quelques heures.
« Je n’ai rien dit de mal »
Devant la vague de protestations soulevées par sa sortie controversée, Geert Wilders a donné une réponse aussi froide que les propos tenus quelques jours auparavant à La Haye : « J’ai dit la vérité, je n’ai pas de regrets et ne présenterai mes excuses à personne à propos de quoi que ce soit, » a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse. Une attitude qui a provoqué une vague de démissions du parti, dont la dernière en date est celle du député Roland van Vliet, le septième élu du parti au parlement néerlandais à avoir quitté le PVV en signe de désaccord son chef.