L’Algérie risque de fabriquer des panneaux solaires plus cher que l’énergie solaire qui va être produite, vu qu’elle ne maitrise pas encore cette technologie, « très coûteuse ».
Le Pr- Omar Aktouf estime qu’il est urgent de lancer le méga projet de production de 4.000 MW d’électricité solaire, même si cela ne servira pas à rattraper notre retard dans le secteur des énergies renouvelables, mais seulement à en « colmater les brèches ».
« Tout ce que le gouvernement dépense dans ce qui est alternatif au gaz et au pétrole n’est pas perdu sur le long terme », a indiqué mardi le professeur à HEC Montréal sur le plateau de Radio M.
A propos de la clause qui oblige les industriels à installer des unités de production de panneaux solaires en Algérie pour participer à ce projet, le professeur Aktouf pense que « la technologie sera très coûteuse », bien que l’Algérie dispose de la matière première, la silice en l’occurrence, qui est largement disponible dans le sud du pays.
« Les panneaux solaires seront produits en silicium, une matière disponible dans le Sahara algérien. Pour en fabriquer, cela coûtera très cher, vu que le pays ne dispose pas encore de grandes unités de production des panneaux. Ça serai une espèce de non-sens que de produire des panneaux plus cher que l’énergie qui va être produite », a-t-il expliqué.
Toutefois, il affirme que ce projet 4000 MW solaire « ne peut qu’être bénéfique pour l’avenir énergétique du pays » d’autant que l’Algérie, quasi-dépendante des recettes pétrolières, subit les contrecoups de la chute des prix de pétrole depuis juin 2014.
Une task-force de bonnes intentions ?
D’ailleurs, le gouvernement a recouru à une task-force algérienne pour y faire face. Constituée autour de l’ex-premier ministre Abdelmalek Sellal, cette task-force devait trouver une issue en matière de gouvernance économique. Le professeur à HEC Montréal a déclaré qu’il n’a pas été sollicité. Si le gouvernement l’avait appelé, le professeur aurait répondu favorablement, « mais avec des conditions ».
« Le rendu de la Task-force des sept experts, formée par le gouvernement, a été utile jusque-là », a souligné Pr- Aktouf. Cela en restituant deux documents d’analyses sur la situation économique du pays. Le premier qui concerne la stratégie budgétaire à court terme à l’horizon 2019 et le second concerne le nouveau modèle de croissance horizon 2030. « J’ai parcouru le document, sincèrement, j’ai rien vu de nouveau, mais il y a plusieurs déclaration de bonnes intentions pour diversifier l’économie et ce qui manque ce sont les faits, le concret, » a-t-il regretté.
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