Le responsable de la coopération industrielle algéro-française considère que l’Algérie et la France ont vocation à co-invesitr et se co-développer en veillant à se protéger mutuellement des aléas de la mondialisation et des forfaitures du protectionnisme crédule.
Dans le cadre de son programme de sécurité énergétique, l’Algérie a annoncé la production de 4000 mégawatt d’énergie électrique renouvelable il y a plus d’une année. Jusque-là, aucune une démarche officielle n’a été entreprise pour la réalisation de ce programme. Interrogé sur Radio M sur le rôle que peut jouer la France dans la mise en œuvre de ce grand projet, Jean-Louis Levet, responsable de la coopération industrielle, a émis des réserves quant à un éventuel passage par un appel d’offre international. Selon lui, l’Algérie ferait mieux de choisir les « plus bons » parmi les candidats potentiels et de leur demander de lui présenter des offres. « 4000 mégawatt, c’est quatre fois mille. Il y a quatre pays qui peuvent les fournir dans le monde et pas un cinquième : la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et la Chine. Rêvons un instant. Si l’Algérie demandait à ces quatre pays de lui faire une offre, la France mettra en place un consortium avec Schneider, Total, Engie, etc., ainsi que nos PMI qui sont des pôles de compétitivité mondiale et fera une proposition. Je suis persuadé qu’avec ce consortium, on arrivera en premier. On fait mieux que les Allemands, les Américains et, à fortiori, les Chinois. Parce que nos grands groupes sont très enracinés dans les disciplines fondamentales, les sciences du vivant, les sciences cognitives, etc., » a-t-il affirmé. Autrement dit, assure-t-il, la France est la mieux placée pour remporter le marché des 4000 mégawatt.
Quid des prix hautement compétitifs de la Chine ?
Pourtant, la réalité du marché ne correspond pas totalement aux dires de M. Levet, particulièrement au sujet des prix. En effet, la concurrence chinoise propose des équipements à des prix hautement compétitifs, ce qui peut facilement faire basculer la balance de son coté et rendre le choix difficile pour l’Algérie. C’est pourquoi, Jean-Louis Levet a nuancé. « Je ne dis pas que l’Algérie doit avoir une relation exclusivement avec la France. Au contraire, elle doit avoir une stratégie à tête multiple. C’est pourquoi justement je dis qu’il faut que les quatre pays soient mis en concurrence. L’Algérie peut leur demander de lui faire des offres en fixant des conditions comme par exemple la formation, les perspectives de long terme, l’investissement local, etc., » a-t-il préconisé. Mais pas seulement. Le responsable de la coopération industrielle algéro-française considère que l’Algérie et la France ont vocation à co-invesitr et se co-développer en veillant à se protéger mutuellement des aléas de la mondialisation et des forfaitures du protectionnisme crédule. « Un Etat est d’autant moins dépendant qu’il multiplie ses interdépendances avec les autres Etats dans la mondialisation. Ce n’est ni « laisser faire », ni « protectionnisme. Si on laisse faire, on devient une sorte de plateforme offshore de la mondialisation. Si on se ferme, on s’isole de la mondialisation, on disparait. France- Algérie, on n’est pas face à face, on est cote à cote,» a-t-il conclu.