Au salon professionnel de la production agroalimentaire, Djazagro, qui se déroule actuellement à la Safex à Alger, l’impact de la pandémie du Covid-19 est bien apparent dans tous les stands. Dans cet entretien à Maghreb Emergent, le PDG du Groupe Amour, Riad Amour, décrypte la situation de la filière de la transformation des céréales et les raisons de l’augmentation des prix sur le marché national.
Maghreb Émergent : Le marché international du blé s’agite ces derniers mois et a eu un impact direct sur les produits transformés. Comment analysez-vous cette situation ?
Riad Amour : Pour moi, je pense que le marché international du blé et des céréales, d’une manière général, a subi beaucoup de secousses à cause de la pandémie du Covid-19 et les fournisseurs de la matière première de l’agroalimentaire n’ont pas été épargnés. D’ailleurs, c’est l’une des raisons de cette crise est l’augmentation des prix.
Sur le marché international, une tonne de blé coûtait il y a quelques année 350 dollars US, alors qu’actuellement les prix ont atteint les 700 dollars US. De plus, la pandémie n’est pas la seule raison de l’augmentation des prix localement. Le dinar algérien a considérablement chuté, le transport maritime a augmenté de façon astronomique. Donc sur le marché local, c’était prévisible de voir les prix augmenter d’une façon générale. l’Algérie n’est pas en reste du monde.
Comment réagissez-vous à cette situation ?
En tant qu’opérateur économique dans la transformation des céréales, on essaie de maitriser nos coûts tout en diminuant les frais annexes pour que l’augmentation ne soit pas lourde sur le consommateur.
Récemment le gouvernement a évoqué l’importation des blés de la mer Noire (Russie et Ukraine). Est-ce une bonne idée ?
L’Algérie a un cahier de charges qui définit les aspect technique du blé qu’elle importe. Donc, si ce blé répond aux exigences pourquoi pas. cela peut constituer une nouvelle source d’approvisionnement, ce qui permet de faciliter la négociation des contrats avec les pays fournisseurs.
D’ailleurs, les tarifs appliqués par les pays de l’Europe de l’Est sont relativement moins chers. Historiquement, l’Algérie s’approvisionnent en France, Canada et aux USA. Egalement au Mexique, Australie et Argentine, donc plus on a de sources, plus on a de chances pour bien négocier nos contrats.
Le concentré de Tomate est votre second produit phare. La production locale de la tomate est-elle suffisante ?
A partir de l’année passée, je pense que l’Algérie a atteint l’autosuffisance en production du concentré de tomate et on pourra même négocier pour exporter nos produits. D’ailleurs, il y a des exportateurs qui ont pu exporter cette matière vers la Libye et la Mauritanie. Il y a même l’Arabie Saoudite et certains pays européens qui sont intéressés par nos produits.
Il faut savoir que la qualité des produits agroalimentaires algériens est irréprochable, parce que notre tomate n’est n’est pas le fruit d’une agriculture intensive ou d’utilisation d’OGM. Cela est dû a la politique d’aide de l’Etat aux agriculteurs de la tomate.
Enfin, comment se comporte le Groupe Amour dans le domaine des affaires actuellement ?
La situation sanitaire nous a beaucoup touché, mais nous arrivons à nous adapter à la nouvelle donne pour pouvoir nous développer et nous préparer à la relance économique post-covid. Là, actuellement il y a une petite relance sensible, mais d’ici trois mois si la situation se stabilise encore plus, on pourra espérer mieux.