Les pays de l’Afrique du Nord peinent à relancer leurs économies, après deux années de stagnation due à la pandémie de la Covid-19, surtout dans le contexte actuel, où l’économie mondiale subit des pressions inflationnistes et des menaces de récessions, engendrées par le conflit russo-ukrainien.
En effet, dans ce contexte économique, « les secteurs publics nord-africains ont une marge de manœuvre très limitée pour l’investissement et, plus généralement, pour la contribution à des politiques anticycliques », a déclaré Zuzana Brixiova Schwidrowski, Directrice du bureau de la Commission économique des nations unies pour l’Afrique en Afrique du Nord.
L’économiste a souligné, lors d’un atelier sous le thème du « Renforcement de la participation du secteur privé en Afrique du Nord », tenue mercredi à Tanger (Maroc), la nécessité de plus en plus significative « d’impliquer davantage le secteur privé dans l’écologisation de l’économie et la lutte contre des problématiques sociales telles que la pauvreté ou l’insécurité alimentaire ».
« Nous devons comprendre ce qui limite le développement du secteur privé et les défis liés à une croissance relativement basse, la faible participation au marché du travail ainsi que la productivité réduite qui caractérise la région », indique la directrice du Bureau de la CEA en Afrique du Nord.
Le modèle public est limité
Intervenant lors de l’atelier, le Pr Nabil Jedlane, professeur d’économie à l’ENCG de Tanger, estime que les pays nord africain « connaissent aujourd’hui une période d’incertitude caractérisée par une combinaison de tendances conjoncturelles et structurelles, entre les nouvelles variantes de la Covid-19, l’impact du conflit russo-ukrainien, les pressions inflationnistes et le faible taux de participation au marché du travail ».
« Le modèle de développement nord-africain, qui repose essentiellement sur les investissements publics, montre aujourd’hui ses limites sur le plan de la création d’emplois, de la réduction de la pauvreté et de la transition vers l’économie verte, d’où la nécessité d’une plus grande inclusion du secteur privé », a-t-il ajouté.