La situation à Ghardaïa est toujours aussi tendue. Les tentatives de médiation du gouvernement n’ont pas atténué la tension toujours grandissante dans la région. Ecoliers et commerçants mozabites poursuivent leur mouvement de grève.
Durant la journée de Dimanche, plusieurs milliers d’écoliers mozabites ne se sont pas rendus à l’école, tandis que les commerçants de la même communauté ont maintenu leurs commerces fermés. La communauté Mozabite revendique plus de sécurité, au lendemain des violences ayant mis aux prises les ibadites (Mozabites) aux Malékites (Arabes), ayant dégénéré en actes de saccages contre leurs commerces. Ces évènements ont fait plusieurs blessés tant chez les citoyens que les forces de sécurité.
La tentative du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de désamorcer la crise en invitant des notables de la région pour une mission de médiation, n’ont pas apporté les résultats escomptés. Pour preuve, le climat de tension persiste encore à Ghardaïa. La ministre de la Solidarité nationale, Souad Bendjaballah, a annoncé le lancement le dédommagement des personnes touchées par les évènements et cela, en application des instructions du Premier ministre. Une initiative rejetée par les représentants de la communauté Mozabite qui exigent avant tout des excuses officielles et des sanctions contre les policiers accusés de parti pris avec la communauté Arabe. Des vidéos accablantes ont envahi les réseaux sociaux, montrant des éléments des forces de sécurité couvrant des manifestants armés de cocktails Molotov qu’ils jetaient contre les Mozabites.
Le HCI s’implique
Dernière initiative en date, le Haut conseil islamique (HCI) va envoyer une délégation à Ghardaïa, pour « réconcilier les différentes parties et propager la culture de la paix et de l’entente entre les habitants de cette région connue pour ses ulémas et intellectuels », annonce cette instance dans un communiqué.
Seul homme politique à se rendre sur place, Sofiane Djilali président de Jil Jadid et candidat déclaré aux élections présidentielles de 2014, a indiqué que les causes de cette « mésentente » entre mozabites et arabes se situent à trois niveaux : politique, à cause de la défaillance de l’État, socioéconomique et sociologique. Le président de Jil Jadid exclut la « dimension religieuse » du conflit, en soulignant « ni les uns ni les autres (arabes et mozabites) n’ont fait référence aux rites, malékite et ibadite ». Il évoque toutefois l’émergence de disparités socioéconomiques à partir des différences sociologiques. Selon lui, la différence dans l’organisation sociale entre les deux communautés a accentué les disparités socio-économiques.