La transition énergétique est à la portée de l’Algérie dont le défi est l’accélération de la diffusion et l’utilisation à grande échelle des innovations et des solutions technologiques vertes, affirme à l’APS le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Noureddine Yassaa.
« Au vu des atouts que recèle l’Algérie en termes des gisements solaire, éolien, géothermie, bioénergie et autres, la transition vers un modèle énergétique propre, durable et résilient est possible et à notre portée », soutient-il.
Affirmant, dans ce sens, que les innovations et les solutions technologiques vertes existent bel et bien dans tous les secteurs, le directeur du CDER avance que le défi reste dans « l’accélération de leur diffusion et leur utilisation à grande échelle ».
Cependant, ajoute-t-il, il ne s’agit pas d’une transition purement technique, mais plutôt d’une « transition sociotechnique » dans des secteurs multiples, et ce, pas uniquement dans l’électricité qui vient juste en amont, mais également dans le transport, l’agro-alimentaire, le chauffage, la climatisation, le froid et le bâtiment.
Aussi, l’accélération de la diffusion des innovations doit tenir compte des coûts et des performances ainsi que de l’acceptabilité de la société, des discours positifs, de nouveaux modèles économiques, des politiques d’encouragement fortes et de nouveaux marchés, préconise-t-il.
Dans le secteur de l’énergie, l’innovation doit permettre la transformation des systèmes électriques en assurant l’accessibilité, la fiabilité et la sécurité à des prix abordables.
Selon lui, le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie, bioénergie…) ne doit pas prendre en charge uniquement les grandes centrales connectées au réseau mais également les systèmes décentralisés (énergie de communauté, citoyen producteur, les agriculteurs), le stockage d’électricité, l’extension des réseaux.
L’innovation est également nécessaire pour reconfigurer les systèmes du transport, insiste-t-il en citant les véhicules avec des sources d’énergie alternatives dont le BEV (véhicules à batterie électrique), HEV (véhicule électrique hybride), de nouveaux carburants et des nouvelles infrastructures de chargement, de nouveaux modèles de business (covoiturage…) et la gestion dynamique du trafic, les systèmes de transport intelligents et la refonte des systèmes de transport locaux.
En outre, poursuit-il, pour reconfigurer le secteur du bâtiment, l’innovation doit intervenir dans le thermique du bâtiment: murs, fenêtres, portes, terrasses, caves, les technologies de chauffage (chauffe-eau solaire, pompes à chaleur, les technologies de climatisation propres…), les maisons intelligentes, compteurs intelligents, télétravail, téléachat, ainsi que les villes intelligentes.